Université Ouaga II : Les travaux reprennent
C’est reparti pour les travaux de construction de l’Université Ouaga II depuis la matinée de ce lundi 05 septembre 2016. Le redémarrage des travaux a été l’occasion pour le chef du gouvernement de saluer l’« élan patriotique » des populations riveraines du site, élan qui a prévalu à la reprise. Cela témoigne selon Paul Kaba Thiéba de « leur attachement à la patrie et à l’éducation nationale qui est l’avenir » de la nation.
La reprise des travaux de construction de l’Université Ouaga II après l’interruption en mars 2014 par les populations touchées est pour le Premier ministre un motif de satisfaction. Il dit y voir « la confirmation des liens de confiance entre le gouvernement et les populations locales ».
Le renouement avec le dialogue couronné par la reprise des travaux est salué par Naaba Roulgou II de Koanda, un village «entièrement » dans le site du technopôle et dont les populations n’avaient pas hésité à arracher les balises de délimitation, occasionnant l’arrêt des travaux.
« On a fait l’arrêt. Le village, c’est Koanda. On a pris nos terres, on n’a plus à cultiver. Si tu n’as plus cultivé, tu ne peux pas vivre au Burkina comme cela. Mais, nous aussi on n’a pas accepté. Ils ont planté les balises, mais on n’a pas accepté. On a arraché tout et jeté », s’est expliqué Naaba Roulgou II.
« Tout le monde a accepté parce qu’ils ont discuté. On s’est entendu »
Mais, tout ceci fait à présent partie du passé depuis ce matin. L’engagement de tous les acteurs a abouti au bornage du site et la pose de la première pierre du restaurant universitaire de 900 places, du centre médical de 50 lits et de deux autres amphithéâtres par le chef de l’exécutif, les chefs coutumiers des villages des régions du centre et du plateau central et maires des communes de Loumbila et de Saaba et de Urbain Kouldiati, secrétaire d’Etat chargé de la recherche scientifique et de l’innovation.
« Tout le monde a accepté être, parce qu’ils ont discuté. On s’est entendu. Grâce au maire de Saaba, commune rurale de Loumbila, ils ont été compétents avec tous les chefs coutumiers des villages. Ils ont repris que Koanda ne bouge pas. Koanda reste et doit rester. On doit faire un lotissement. Maintenant tout le monde est fier. On est content », a déclaré Naaba Roulgou II.
Des propos qui ont « ému » le chef du gouvernement. S’adressant au chef coutumier, Paul Kaba Thiéba a salué le fait qu’ils aient « passé en avant l’intérêt des jeunes, parce que la formation de nos jeunes, c’est l’avenir du Burkina Faso ». Il a ensuite pris l’engagement de respecter leurs droits.
Selon le Premier ministre, il y a un élément qui manquait dans tout ce qui a été fait jusque-là. « C’est l’élément de confiance », a-t-il indiqué.
Du coup, il est « très ému ». Pour lui, « voir tous ces étudiants qui errent dans les rues de Ouaga sans local », notamment ceux de l’Université de Ouaga II qui accueille entre 13 000 et 15 000 étudiants et « qui traînent dans les salles du SIAO, ce n’est pas à l’honneur du pays ». « La jeunesse, a poursuivi le Premier ministre, doit avoir des locaux appropriés et dignes de soi pour se former, s’éduquer ». Et ça, ajoute-t-il, c’est une priorité pour le gouvernement.
Tisser le fil du dialogue
Selon les estimations, le site (technopôle) fait 2 111 hectares. L’université de Ouaga II à elle seule fait 300 ha. Compte tenu de la superficie concernée, de son impact environnemental et social, la nécessité sied selon le Premier ministre de respecter les droits des populations touchées. « C’est des champs », note-t-il.
Pour cette raison, ajoute-t-il, « il faut que l’on tienne compte de leur droit dans le plan d’impact environnemental ». Revenant sur la politique générale du gouvernement, qui repose sur l’amélioration de la gouvernance, le capital humain et la restructuration de l’économie, il a déclaré qu’il y a lieu de mettre l’accent sur la qualité de l’enseignement. « L’éducation nationale et la formation professionnelle, c’est l’avenir du pays », a déclaré le Premier ministre.
Débuter « progressivement » les activités académiques en octobre 2017
Les travaux ont repris. L’heure est maintenant au recensement, à l’identification et à l’’évaluation des droits des populations. Mais, « ce qui est important, a déclaré le Pr Stanislas Ouaro, président de l’université Ouaga II, c’est que les deux processus démarrent en même temps ». Et le gouvernement, dit-il, s’est engagé pour porter des réponses très positives à la question d’indemnisation de ceux qui doivent partir et à la préservation des lieux de culte.
Le Pr Ouaro fonde l’espoir qu’à la rentrée d’octobre 2017, le déménagement et le début des activités pédagogiques sur le site commencent « progressivement » par l’arrivée des petits effectifs (master, licence), en attendant que les infrastructures prévues (la construction d’une UFR en sciences et techniques et d’une cité de 1050 lits ainsi qu’un restaurant universitaire de 800 places) et incluses dans le paquet du financement se construisent.
« Notre ambition, a ajouté le président de l’université, c’est de mettre la pression pour qu’on puisse démarrer les activités pédagogiques sur le site à partir d’octobre 2017 »
Oui Koueta
Burkina24
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