Putsch du 16 septembre : Le sort des journalistes et médias molestés
Le 16 septembre 2016 marque l’an I du coup d’Etat manqué perpétré par le général Gilbert Diendéré et ses complices contre les organes de la transition. Le peuple burkinabè s’est mobilisé contre cette forfaiture mais dès les premiers instants. La réactions des putschistes a été violente. Comme de nombreux Burkinabè, les journalistes et leurs lieux de travail en ont fait les frais : journalistes molestés, locaux d’organes de presse saccagés et même incendiés.
Après le coup d’Etat, les autorités rétablies dans leurs droits ont pris l’engagement de dédommager les victimes. Le monde des médias, qui a porté sa part de fardeau, semble attendre toujours.
« Quand le coup d’Etat a éclaté, nous avons travaillé à faire le point des journalistes qui subissaient des agressions, les médias qui ont été attaqués. Après le coup d’Etat, nous avons entrepris une démarche pour recenser les gens qui ont été touchés pour qu’ils ne soient pas oubliés», explique Guezouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina.
Mais « à notre grand étonnement, poursuit-il, nous avons suivi que le ministère de l’action sociale a donné de l’argent aux blessés du coup d’Etat et il n’y a pas de journalistes. Des victimes du coup d’Etat ont reçu des distinctions. Nous avons également constaté qu’il y avait très peu de journalistes ».
Le geste du CNT
Le seul acte concret posé à sa connaissance, selon lui, reste les quatre millions de F CFA remis par les députés du Conseil national de la transition (CNT) pour témoigner de leur solidarité aux journalistes et médias victimes du coup d’Etat.
Chose que confirme Cheick Beld’Or Sigué, directeur général des Editions « Le Pays » et membre du comité chargé de la répartition du don des députés du CNT. La répartition de ce don est d’ailleurs prévue pour le vendredi 16 septembre 2016. Les journalistes ayant subi le courroux des éléments du RSP recevront chacun la somme de 50 000 F CFA et les organes de presse en fonction du préjudice subi.
« On n’a pas voulu entrer dans les détails pour dire que cette personne a été plus molestée que telle autre, précise Cheick Sigué. On a réparti de façon équitable, 50 000 F CFA par journaliste pour tous ceux qui ont subi d’une manière ou d’une autre le courroux des éléments du RSP».
A noter que le patron des Editions « Le Pays » fait partie des victimes des « soldats de Kossyam ». Mais pour lui, le dédommagement pécuniaire est secondaire. « J’ai eu la vie sauve, c’est l’essentiel », dit-il.
Néanmoins, le gouvernement actuel a promis des actions. «On attend de voir ce qui sera fait », commente Cheick Sigué. Pour Guezouma Sanogo, au «regard du lourd tribut qu’ont payé les médias et les journalistes, il est bon que la république se corrige ».
Pour rappel, 12 journalistes et 10 médias ont payé leur part de frais au putsch manqué du 16 septembre 2015.
Revelyn SOME
Burkina24
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