Issiaka Kindo : «Le CDP revient bientôt aux affaires»
Issiaka Kindo, le Secrétaire Général Adjoint de la section ivoirienne du parti de l’ex-président Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire, le CDP, dans cette interview revient sur le meeting du CDP Section Côte d’Ivoire et se prononce sur les ambitions que nourrit son parti pour 2020.
Burkina24 (B24): Depuis 2014, l’année ayant marqué le départ de Blaise Compaoré de Kosyam, le CDP est passé par plusieurs cycles. La section ivoirienne tout particulièrement semblait mourir de sa belle mort (Si on peut le dire ainsi). Comment avez-vous vécu ce passage à vide de votre parti avant ce grand rassemblement du 8 septembre ?
Issiaka KINDO (I.K.) : Au risque de me répéter chaque fois que l’occasion m’est donnée, la section Côte d’Ivoire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP/CI) s’est retrouvée dans un coma profond après la chute du pouvoir du président Blaise Compaoré. C’était une situation inattendue à laquelle nous n’étions pas préparés. En effet, cinq ans durant, les militants de notre parti ne s’étaient plus retrouvés en assemblée comme ça a été le cas le 08 septembre 2019. La section a donc connu un moment d’inertie. Mais très vite sous l’impulsion du président Eddie Komboigo, qui a repris en main les choses du côté du Burkina, la section s’est réorganisée. Je dirais même mieux aujourd’hui plus qu’hier.
B24 : Vous avez organisé le dimanche 8 septembre 2019 un meeting du CDP Section Côte d’Ivoire. Quelles ont été les motivations de cette activité?
I.K.: Voyez-vous, à un moment donné de la vie d’un parti politique, il faut savoir s’arrêter et regarder dans le rétroviseur afin de corriger les imperfections et repartir sur de bons pieds. Certes, il nous fallait maintenir la flamme militante, mais la perspective du vote de la diaspora burkinabè en 2020 est aussi une source de motivation pour nous.
Les militants du CDP/CI ont soif de rendre l’ascenseur à son Excellence Blaise Compaoré par rapport à plusieurs actions en faveur de la diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire et de la mère patrie le Burkina Faso. Il s’agit, entre autres, de son implication en tant que médiateur dans la crise ivoirienne, et des actions de développement et de cohésion sociale au Burkina Faso.
B24 : N’est-ce pas là un signal que vous voulez donner à vos adversaires politiques avant les échéances électorales de 2020?
I.K.: Effectivement, la démonstration de force du 8 septembre dernier est un message en direction du régime de Roch Marc Christian Kaboré. Nous disons à qui veut l’entendre que le CDP/CI est debout comme un seul homme pour la reconquête du pouvoir d’Etat par les urnes en 2020. Nous nous devons d’œuvrer à ramener le CDP au pouvoir en 2020. Le Burkina Faso a besoin de stabilité et de progrès.
B24 : Que dites-vous des observations qui font de la diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire, la pièce qui devrait faire basculer les résultats de la présidentielle prochaine au Faso dans un sens ou d’un autre ?
I.K.: La diaspora représente une masse électorale importante. Sur la question il n’y a aucun doute. Cependant, conscient de cette évidence, le régime Kaboré tente par un code électoral discriminatoire de réduire son influence. C’est le sens du refus de permettre à cette diaspora de voter avec la carte consulaire biométrique.
Mais c’est peine perdue parce que l’opposition va se donner les moyens de faire en sorte que ses militants aient les documents de votation requise. L’enjeu en vaut la peine. Dès lors je peux dire que nous allons effectivement faire basculer les résultats du vote à venir.
B24 : Pendant que vous affûtez vos armes pour la présidentielle de 2020, le Burkina Faso est confronté à une série d’attentats terroristes. Ne pensez-vous pas que ce ne soit pas très opportun?
I.K.: C’est justement du fait de l’incapacité du régime du MPP à assurer la sécurité des Burkinabè et restaurer l’intégrité du territoire burkinabè que nous sommes pressés de revenir aux affaires. La question de l’opportunité ne se pose même plus. C’est une question d’urgence nationale. Mais nous n’avons pas d’autres choix que d’attendre 2020. Le peuple burkinabè aura eu toute la latitude de juger sur pièces ceux à qui il a confié sa destinée les 5 ans du mandat du MPP.
B24 : Alors que les dernières audiences du procès du putsch de septembre 2015, les premiers verdicts tombent. C’est le cas des Généraux Diendéré et Bassolé notamment. Quel est le regard que vous portez sur ce processus judiciaire et les verdicts qui sont tombés ?
I.K.: Je ne commenterai pas les questions de justice. Mais seulement j’estime que le processus judiciaire concernant le putsch a été très particulièrement long et ennuyeux. Peut-être était-ce nécessaire pour la compréhension des dossiers pendants. Aussi certaines peines comme celle infligée à l’épouse du général Diendéré nous laissent t- elles quelque peu dubitatifs sur le fond du procès.
B24 : Et en quoi est-ce que certaines peines vous « laissent dubitatifs sur le fond du procès » ?
I.K.: Un seul exemple : on nous dit que le général Diendéré est le cerveau du putsch de septembre 2015 et la justice le condamne à 20 ans de prison tandis que son épouse elle écope de 30 ans de prison. Je ne comprends pas la différence de peine entre le général et son épouse.
B24 : Votre mot de fin d’interview
I.K.: Je voudrais dire aux Burkinabè de garder espoir face à tout ce qu’ils vivent aujourd’hui comme galère et qu’ils n’avaient pas connue sous les années Blaise Compaoré. Car le CDP revient bientôt aux affaires pour leur redonner leur dignité et le progrès. Au pouvoir MPP qui tâtonne, je voudrais leur dire que ne succède pas à Blaise Compaoré qui veut mais qui peut.
Merci à Burkina 24 de m’avoir accordé cette lucarne.
Interview réalisée par Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire
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