Hugo Chavez : La fin d’un combattant pour l’égalité
Après quatorze années de pouvoir Hugo Chavez, mort à la suite d’un cancer hier à 58 ans, a définitivement tourné la page de la «Révolution bolivarienne». Charismatique pour les uns, démagogue pour les autres, « El commandante » aura marqué le monde à sa façon. Il aura tenu tête aux Américains, nationalisé le pétrole de son pays, s’imposant comme le défenseur et le porte parole des pauvres et des opprimés.
Hugo Chavez, figure du socialisme latino-américain
Hugo Chavez peut être présenté comme étant la figure emblématique de la politique latino-américaine de la dernière décennie. Son influence sur la politique régionale a été sans précédent, soutenue par les revenus pétroliers de son pays cinquième pays exportateur de pétrole au monde. Se revendiquant du bolivarisme et d’un socialisme du 21e siècle, sa politique visait à concilier des positions marxistes – l’égalité et la distribution de richesses – avec un nationalisme fervent inspiré de Simon Bolivar, héros des luttes pour l’indépendance sud-américaines.
Hugo Chavez, symbole de la lutte contre l’impérialisme américain et le néolibéralisme
Le pétrole du Venezuela est l’arme diplomatique dont use Chavez à son gré pour devenir un acteur de premier plan au niveau international. Profitant de la position de son pays sur le marché mondial de l’énergie et de sa personnalité charismatique, il provoque les États-Unis et critique la mondialisation néolibérale. Contre l’impérialisme américain, il multiplie les accords stratégiques et économiques avec des pays d’Amérique du Sud dont Cuba de Fidel Castro (son parrain politique) ainsi qu’avec des pays ouvertement anti-américains comme l’Iran, la Chine, la Russie, la Corée du Nord, ou encore la Syrie.
Le dernier message de Chavez a l’Afrique: « Nous ne pouvons rien attendre si ce n’est de nous-mêmes »
Le 25 février 2013 Hugo Chavez, malade, a envoyé une lettre aux présidents africains lors du 3ème sommet Afrique-Amérique latine et Caraïbes qui s’est tenu en Guinée Équatoriale. Rappelant d’emblée que l’Amérique du sud et l’Afrique sont un même peuple et qui ne doivent rien attendre que d’eux- mêmes il ajoutera en substance:
« C’est sur nos continents que l’on trouve les ressources naturelles, politiques et historiques suffisantes, nécessaires, pour sauver la planète du chaos où elle a été conduite. Faisons que le sacrifice indépendantiste de nos ancêtres qui nous offre le jour d’aujourd’hui serve à unifier nos capacités pour transformer nos nations en un authentique pôle de pouvoir qui, soit plus grand par sa liberté et sa gloire que par son extension et ses richesses(…), Marchons donc vers notre union et notre indépendance définitive.
Durant son règne « El commandante » leader mondial de l’anticapitalisme, l’ennemi de l’Amérique, la voix des faibles a touché le cœur de ses concitoyens et du tiers monde par sa simplicité. « Chavez aimait à se présenter comme « el Indio« , l’Indien ; ou « el Negro« , le Noir, pour toucher les populations les plus pauvres. Il a mis en avant les cultures afro-descendantes et indigènes du pays délaissées dans l’histoire au profit de la glorification de l’histoire coloniale et du Blanc », analyse Jean-Baptiste Mouttet, spécialiste du Venezuela.
Souvent contesté pour sa politique populiste et ses amitiés particulières avec certains dirigeants, l’homme aura quand même profondément marqué son peuple et son époque avec ses forces et ses faiblesses. Et à la question de savoir si la révolution bolivarienne survivra à son chef disparu le leader du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon répondra : « Ce qu’il est ne meurt jamais ».
Nelson COMPAORE,
Chroniqueur relation internationales, Burkina 24
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