F-SYNTER et SNESS : « Les examens ne sont pas menacés »

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Après des négociations qui ont duré cinq jours, les syndicats des enseignants (F-SYNTER et SNESS) et le gouvernement sont arrivés à des points d’accord le dimanche 19 mai 2013. Les cours peuvent reprendre dans les établissements et les examens de fin d’année, menacés, ne le sont plus, ont affirmé les deux syndicats lors d’un point de presse ce lundi 20 mai 2013  à la Bourse du travail de Ouagadougou.

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Le pool d'animateurs de la conférence de presse F-SYNTER et SNESS (Ph : B24)
Le pool d’animateurs de la conférence de presse F-SYNTER et SNESS (Ph : B24)

La vie du monde scolaire devrait en principe reprendre son cours normal après deux semaines de perturbations. Mamadou Barro, Secrétaire général du F-SYNTER (Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche), Samuel Dembélé, Secrétaire général du SNESS (Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur) et leurs camarades sont arrivés à s’entendre avec le gouvernement, après des négociations continues les 14, 15, 17, 18 et 19 mai.

Un communiqué final conjoint entre les deux parties a été en effet signé le 19 mai (hier dimanche) indiquant que le gouvernement a reconnu que, sur les neuf points d’engagements qu’il a pris et consignés dans le protocole d’accord signé le 26 mai 2011, il a mis « pleinement » en œuvre trois, deux l’ont été partiellement et quatre restaient à exécuter.

Le gouvernement a pris l’engagement de respecter ses engagements

Selon Mamadou Barro, ces quatre points concernent l’augmentation de l’indemnité de logement, l’élargissement de l’indemnité spécifique aux autres agents du ministère des Enseignements secondaire et supérieur et du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation, le reclassement des conseillers pédagogiques et le respect de l’arrêté portant gestion des effectifs dans les classes (70 élèves par classe au premier cycle et 60 au second cycle).

Le MESS Moussa Ouattara assure que le gouvernement rencontrera les syndicats et qu'il n'y aura plus de sujet unique (Ph : B24)
Le MESS Moussa Ouattara. Le F-SYNTER et le SNESS assurent que le gouvernement a changé son attitude de mépris à leur endroit  (Ph : B24)

Des échéances ont été fixées, notamment au 31 juillet pour le premier point et le 30 juin pour les autres, de l’aveu de Mamadou Barro, qui n’a cependant pas souhaité révéler les montants chiffrés de ces accords afin de ne pas créer de difficultés dans la suite des négociations. Il explique en effet que les discussions continuent avec le gouvernement car de leur avis, la satisfaction n’est pas pleine. Néanmoins, « nous sommes relativement satisfaits » et « c’est bon à prendre », confie le SG du F-SYNTER qui ajoute que le gouvernement a changé « son attitude de mépris » qu’il avait adoptée à l’égard des syndicats.

« Les examens ne sont pas menacés »

Pour ce qui concerne l’avenir de l’année scolaire, Mamadou Barro et ses camarades donnent l’assurance que « c’est une question qui ne se pose pas, les examens ne sont en aucune manière menacés ».

Du soutien des élèves,  Mamadou Barro dira au nom des enseignants que « nous en sommes fiers et contents ». A la question de savoir s’ils étaient aussi fiers que les élèves aient brûlé les tables-bancs, le SG assure que ces tables-bancs étaient auparavant inutilisables et qu’il n’a pas été dit que les élèves sont entrés dans les classes pour chercher ces outils de travail.

« La thèse de la manipulation (des élèves) est éculée »

Les enseignants ont-ils manipulé les élèves ? « Ce n’était pas le cas », répond Mamadou Barro qui trouve la thèse de la manipulation « éculée » et renchérit que  « les élèves qui sont capables d’affronter les forces de l’ordre pendant cinq heures, ce ne sont pas des enfants à qui on peut dire de faire ci ou ça ». D’ailleurs, les syndicats, de son aveu, ont «travaillé pour que la situation ne s’aggrave pas davantage » en rencontrant notamment les élèves et les forces de l’ordre pendant la manifestation du 13 mai 2013.

Un blessé grave dans les rangs des élèves

Mamadou Barro, SG du F-SYNTER : "L'usage de la force par les forces de l'ordre était disproportionné" (Ph : B24)
Mamadou Barro, SG du F-SYNTER : « L’usage de la force par les forces de l’ordre était disproportionné » (Ph : B24)

Parlant justement de cette manifestation, les deux syndicats ont marqué leur réprobation sur la façon dont elle a été réprimée. « L’usage de la force a été disproportionné », estime Mamadou Barro. Contrairement à ce que la police nationale a affirmé, les deux syndicats croient que les forces ont utilisé des balles réelles, arguant que des douilles de ces balles ont été retrouvées. Ils fustigent également le fait que les policiers ont acculé les élèves dans l’enceinte d’un établissement afin de les « gazer ».

 Ils ajoutent enfin  que trois blessés graves ont été relevés par les syndicats, dont un élève qui a reçu un caillou sur la tête, « lancé par les forces de l’ordre », affirme Mamadou Barro. Il ajoute qu’un premier scanner a révélé un callot de sang dans la tête de l’élève qui a été hospitalisé puis libéré. « Il doit subir un second scanner pour établir si le caillot s’est résorbé ou pas », renseigne le SG du F-SYNTER. Il indique que le « gouvernement s’est engagé à prendre en charge les soins ». L’élève est en classe de Première (1ère)  au Lycée Philippe Zinda Kaboré.

Abdou ZOURE

Pour Burkina 24

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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