Election à la présidence de la BAD : la France s’en mêle

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Donald Kaberuka, en fin de mandat à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), laisse une institution financièrement solide. Toutefois, ses détracteurs l’accusent d’avoir délaissé les pays francophones au profit des anglophones.

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Un bilan flatteur

Son bilan est des plus flatteurs. Sous son impulsion, cette prestigieuse institution africaine a triplé son capital depuis 2003 pour le porter à 91 milliards d’euros et est devenue la première institution de financement du développement sur le continent africain, avec 317 opérations pour un total de 6,2 milliards d’euros en 2013.

Le renforcement du secteur privé et les investissements dans les infrastructures sont devenus le credo de la BAD.

Après le coup d’Etat manqué de 2002 en Côte d’Ivoire et la décennie de crise politico-militaire qui a suivi, l’institution avait été délocalisée à Tunis en 2003. Elle n’est revenue que l’an dernier dans la capitale économique ivoirienne et le mérite revient à M. Kaberuka. « Il a pesé de tout son poids, il avait confiance en la Côte d’Ivoire, en sa capacité à normaliser la situation sécuritaire, administrative« , se souvient Mabri Toikeusse, le ministre ivoirien du Plan.

Donald Kaberuka, plus anglophone que francophile selon la france

Mais au moment où s’ouvre la course pour sa succession, une partie du monde francophone dont la France l’accuse d’avoir privilégié les pays anglophones.
Ainsi, à travers son ministère des Finances, Paris voudrait un président « plus soucieux des intérêts » de l’Afrique francophone.
Parfait bilingue en français et en anglais, Donald Kaberuka était pourtant vu lors de son élection comme un lien possible entre l’Afrique anglophone et l’Afrique francophone, deux univers où il a vécu et travaillé.

Portrait du banquier

Né en 1952 à Byumba, dans le nord du Rwanda, il a suivi ses parents en exil à l’âge de 8 ans en Ouganda, puis en Tanzanie, avant de poursuivre ses études en Grande-Bretagne.

Il est titulaire d’un doctorat en économie de l’université de Glasgow en Ecosse et a été enseignant-chercheur à l’université du Sussex au sud de l’Angleterre, avant d’intégrer le secteur bancaire à Londres, notamment à la Lloyds Bank.

Rentré au Rwanda après le génocide de 1994 qui a fait plus de 800.000 morts, selon l’ONU, Kaberuka fait partie des artisans du réveil économique du pays, dont il a été le ministre des Finances de 1997 à 2005.

Huit candidats dont une femme se sont ouvertement déclarés pour lui succéder à la présidence de l’institution, qui fête ses 50 ans.

Pour être élu, un candidat doit emporter la majorité des votes de tous les pays membres, et la majorité des votes des pays africains. Si cinq tours de scrutin ne suffisent pas, la BAD peut décider d’ajourner et de procéder à un second vote. Ce fut le cas en 2005, lors de la première élection de M. Kaberuka.

L’assemblée annuelle de la BAD s’ouvre ce lundi 25 Mai 2015 à Abidjan et connaîtra le nom du successeur du Rwandais Donald Kaberuka.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Burkina24

Source : AFP

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