Campagne agricole 2011 : spectre d’une catastrophe sur certaines parties du Burkina
Après une campagne agricole 2010-2011 jugée satisfaisante avec son excédent céréalier de plus d’un million de tonnes, les inquiétudes sont en train de gagner de nombreux paysans burkinabé, à mesure que la saison tire vers sa fin.
La dernière saison, caractérisée par l’abondance, semblait avoir déjà jeté dans l’oubli les dures périodes de disette. Mais le Burkina Faso, de par son climat, est loin d’être épargné par les adversités de la nature, se traduisant par l’irrégularité ou même la rareté des pluies, voire la présence des sécheresses.
Il a fallu attendre le mois d’août pour voir la saison s’installer dans certaines régions comme le Nord et le Sahel. Mais déjà, deux mois après – pas assez pour faire une saison normale – on se croirait en saison sèche. Pour illustration, cela fait plus d’une vingtaine de jours que le paysan de Manni dans la région de l’Est, et celui de Titao au Nord, n’ont pas reçu une goutte de pluie, au grand dam des champs de céréales asséchés. A écouter l’un et l’autre, c’est la grande inquiétude, dans une attente interminable.
Cette situation en cours de saison, confirmée par le cumul pluviométrique d’avril à septembre déficitaire, en comparaison à celui de 2010, selon les chiffres officiels, résonne également comme une inquiétude pour le gouvernement. Le 13 octobre dernier, exposant devant les élus sur la situation nationale, le premier ministre Luc Adolphe TIAO faisait part de cette inquiétude et la menace de crise alimentaire qu’elle augure. « Comment pouvons-nous faire le bilan de l’action passée alors qu’une autre actualité focalise toute l’attention du monde rural en ce moment ? » Une préoccupation assez sérieuse, mais qui semble diluer la gravité des situations particulières dans la généralité des appréciations. On pourrait par exemple retenir des appréciations générales du gouvernement de la campagne en cours, qu’elle est passable dans la région du Nord et dans la majeure partie de l’Est. Une appréciation, en attendant les données définitives et exactes du bilan de la campagne. Ce n’est cependant pas sûr que le paysan du Nord ou celui de l’Est soit du même avis. En effet, la campagne serait déjà « catastrophique », et ils n’hésitent pas à la qualifier ainsi. Une chose reste sure et admise également par le gouvernement et les paysans : il faudra désormais se préparer à juguler une crise alimentaire qui ne serait plus qu’une simple menace.
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