Burkina : La SEP « s’inquiète des auditions de journalistes par les pouvoirs publics »
Ceci est une déclaration de la Société des éditeurs de presse (SEP) sur, entre autres, l’audition de journalistes suite aux récentes déclarations d’hommes politiques relayées par la presse.
L’opinion nationale et internationale a été mise au courant du dérapage langagier dont ont fait état certains hommes politiques burkinabè qui se sont exprimés publiquement en usant de propos ethno-religieux, d’incitation à la violence et de révélations de projet de destabilisation de notre pays.
La presse a été le support de ces informations qui ont soulevé un tollé général et une vive réprobation au sein de la population. Ces cas sont relatifs : à l’interview que Monsieur Ablassé Ouédraogo, Président et candidat de Le Faso Autrement à la présidentielle d’octobre prochain a accordé à Jeune Afrique, aux propos de Monsieur Malick Yamba Sawadogo, cadre du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parus dans l’observateur Paalga du jeudi 11 juin 2015 et aux révélations de l’ex-député Boubacar Sanou de Bobo-Dioulasso lors d’une réunion politique et publiées par le site LeFaso.net. Ce dernier cas a occasionné la mise aux arrêts du concerné et des auditions des journalistes qui ont relayés l’information.
La SEP constate que suite à leur travail qui a consisté à porter l’information au public, les organes de presse et des journalistes se retrouvent obligés de répondre ou sont accusés de tous les péchés par les auteurs des propos qui se renient face au rappel à l’ordre énergique et sévère à eux infligés par le public.
La SEP constate l’usage obscène et abusif de la liberté d’expression de la part de certains leaders politiques ces derniers temps dans l’espace public. Elle rappelle que la presse ne peut être tenue pour responsable, encore moins, prise comme bouc-émissaire sur ces entrefaites.
Ce faisant, elle lance un appel solennel à la raison, à la retenue et à la responsabilité aux différents acteurs sociaux et politiques. Chacun doit assumer pleinement ses responsabilités vis-à-vis de la communauté.
En effet, demander aux journalistes de ne pas écrire pour informer les citoyens sur les pensées, opinions, faits et gestes de ceux qui les gouvernent ou qui ambitionnent de le faire, c’est faire obstruction à leur devoir d’informer et priver les citoyens de leur droit à l’information. C’est aussi leur ôter le moyen de pouvoir juger et demander des comptes à ceux-là à qui ils confient leur destin.
La presse n’acceptera pas se faire complice de cette forfaiture qu’on voudrait lui imposer : ni en masquant les faits, ni en déformant la réalité aux yeux des citoyens. A chacun donc de s’assumer sans faux-fuyants.
Toutefois, nous réaffirmons notre ferme attachement aux principes et règles déontologiques et professionnelles qui guident notre métier assumons notre responsabilité sociale comme toujours.
En tout état de cause, l’autocensure que les uns et les autres veulent imposer à la presse est non seulement nocive pour la démocratie, l’Etat de droit et la stabilité sociale mais est incompatible avec la liberté et l’indépendance de presse. Ce sont des acquis obtenus de haute lutte et après de lourds sacrifices dont, entre autre, la vie de Norbert Zongo donnée pour que la presse burkinabè soit ce qu’elle est aujourd’hui.
En outre, il ne faut pas voir les organes de presse comme des unités économiques et des entreprises qui ne visent qu’à faire du profit à tout prix. Ils sont aussi et surtout investis d’une mission de service public.
Les éditeurs de presse burkinabè tiennent à indiquer qu’ils ont une haute idée de leur rôle quant à l’aboutissement heureux de la Transition et la tenue d’élections apaisées en octobre 2015. Ils s’y consacrent de fort belle manière en dépit de multiples contingences.
Au regard de ce qui précède, la SEP :
– regrette cette accusation trop facile de manque de professionnalisme et de sérieux à l’encontre des journaux et demande d’éviter les amalgames ;
– s’inquiète de ces auditions de journalistes par les pouvoirs publics, notamment les forces de sécurité, pour leurs écrits dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler les dérives langagières d’acteurs politiques ;
– marque sa totale solidarité avec tous les confrères qui se sont d’une manière ou d’une autre retrouvé à leur corps défendant menacés, interpellés, entendus ou visés par des procédures pour avoir tout simplement fait leur travail ;
– rappelle aux pouvoirs publics leurs responsabilités de protection des hommes de médias dans l’exercice de leur profession ;
– invite les organes de presse à plus de prudence dans cette période de campagne pré-électorale beaucoup sensible que d’ordinaire ;
Le Président
Lookman M. SAWADOGO
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En tous cas, Homme politique ou journaliste, chacun doit avoir le courage et l?honn?tet? d’assumer ses propos.
Ces une honte pour vs vous nete pas profesionel on devrait meme vs interdire de paraitre
Libert? d’expression oui , mais transformation des dires et de l’information non!
On ne peut pas cautionner que des journalistes qui se disent bien form?s d?forment les propos au non de la libert? d’expression