Affrontement population-policier à Tampouy : Stop à la rumeur, le policier n’est pas mort!
Le 14 mars 2013 à la gare de Tampouy à Ouagadougou, un affrontement a eu lieu entre la population et trois policiers dans la matinée. Des rumeurs ont vite embrasé la ville via Facebook notamment. Mais que s’est-il passé au juste ? Lisez plutôt!
Rumeur de Facbook
« Tampouy en ce moment : un policier aurait tiré sur un jeune à la gare, puis ayant loupé sa cible et touché un autre au pied, la population aurait battu le dit policier à mort ! En ce moment beaucoup de personnes sont à la gendarmerie de Sig-Noghin. Envie de comprendre, curiosité ! Des renforts viennent d’arriver ! Où sommes-nous si les forces de l’ordre deviennent une menace pour la société ? » Cette affirmation qui a été faite hier sur le mur d’un abonné de Facebook a, par la suite, été propagée sur le réseau social, pour finir par circuler dans les rues de la capitale.
Pour vérifier cette rumeur, Burkina 24 s’est rendu sur les lieux indiqués. Les versions récoltées sont celles de la population de la gare de Tampouy où l’évènement a eu lieu, de la gendarmerie nationale de Sig-Nonghin et une source très proche de la Police et du policier pris à partie par la population. Ces différentes approches, bien que divergentes sur certains points concordent néanmoins sur un point essentiel: « le policier n’est pas mort; certes, il a été blessé mais il a été conduit à la Gendarmerie par la population et par la suite, les gendarmes ont appelé les Sapeurs pompiers qui sont venus l’amener à l’hôpital« . C’est donc clair: le policier n’est pas mort!
Tout serait parti d’une histoire de salutation chez le coordonnier!
Mais que s’est-il réellement passé ? Tout serait parti d’une histoire de salutation chez le cordonnier il y a de cela trois semaines selon un convoyeur de la gare de Tampouy, Souleymane Ilboudo dit « Rougeaud » (un surnom qui fait référence à son teint clair), acteur principal de cette histoire qui semble être un film. En effet, selon ses propos, une fille serait venue à la gare il y a de cela trois semaines ou plus pour faire arranger ses chaussures chez un cordonnier de la place. Sur les lieux, elle a demandé après le cordonnier qui s’était absenté un instant. Souleymane voulant lui rappeler les règles de bienséance, aurait répliqué en demandant à la fille en question de saluer d’abord avant de se renseigner. La fille mécontente de cette remarque aurait fait savoir à « Rougeaud » que ce n’est pas à lui qu’elle s’est adressée mais plutôt au petit qui était là.
La version des faits de Souleymane
Quelques mots ont donc été échangés par les protagonistes mais, selon Soulemane Ilboudo, « on n’en est pas arrivé aux mains » et « ce ne sont pas les témoins qui manqueront car tout s’est passé au vu et au su de tous« . Mais grande fut sa surprise quand, affirme « l’homme clair« , quelques jours après, il reçoit une convocation de la police de la part de la fille sus indiquée.
Il dit s’être rendu au commissariat de police pour répondre à cette convocation et mention lui a été faite qu’il doit, en tant qu’auteur des coups et blessures volontaires infligés à la fille, rembourser les frais médicaux qui s’élèvent à plus de 8 000 francs CFA. Disant ne rien comprendre de l’histoire, il dit avoir réclamé des preuves comme un certificat médical ou d’autres pièces attestant de cela. En plus, lui même affirme qu’il n’avait pas cette somme sur lui au cas où cette histoire était vraie.
Il aurait donc quitté le commissariat. Mais quelques jours plus tard, la police le manquera à la gare. Informé de cela, il serait parti expliquer le problème au responsable de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) de la gare de Tampouy, Boureima Kalli, qui lui conseilla de repartir voir les policiers et si les preuves sont réunies et s’il le faut, les transporteurs cotiseront pour payer la somme due.
Nous sommes donc au 13 mars 2013. Et le lendemain 14, Souleymane ne s’était pas encore rendu à la Police, c’est celle-ci qui le rejoindra à la gare aux environs de 10h pour l’interpeller. L’équipe de la Police serait de 3 policiers, habillés en civil. « Rougeaud » qui dit avoir été violenté par ceux-ci aurait résisté à l’interpellation. Et tout dégénère. La foule afflue et un coup de feu a été tiré par un des policiers pour la disperser. Mais les jeunes mécontents de ce qu’ils appellent « la dictature de la police » prennent à partie l’auteur du coup de feu, pendant que les deux autres prennent leurs jambes au cou.
Le policier aurait donc été immobilisé par des jeunes qui le désarment puis le conduisent à la gendarmerie de Sig-Nonghin avec son arme. Le convoyeur de teint clair lui, fut amené au cabinet de soins infirmiers « Laafi la Boumbou » à Tampouy.
« Ce n’est nullement une histoire de fesses jusqu’à preuve du contraire »
Une source très proche de la Police a laissé entendre que les investigations se poursuivent à l’interne pour éclaircir l’affaire mais tout porte à croire selon le rapport de la mission qu’il s’agit d’une haine de la population envers les hommes de tenue en général au regard du contexte actuel. Pour cette source, la procédure policière a été suivie et la loi prévoit l’interpellation dans les cas où l’interpellé ne se présente pas à la Police après un temps donné. « Et dans ce cas, l’histoire s’est passé il y a de cela plus de trois semaines. Il avait promis de revenir, il n’est pas revenu et par 2 fois, la police est partie le manquer à la gare. Et la suite, rien« .
Concernant le certificat médical, il a bien été fourni par la plaignante dans un centre de santé et la police s’en tient à cela, a ajouté notre source. Le reste étant du ressort du juge (le procureur) après l’audition et c’est à cette phase que l’affaire s’est dégénérée, a-t-elle poursuivi. « Ce n’est nullement une histoire de fesses jusqu’à preuve du contraire« , a confié la source toute déçue de l’affaire. Pour elle, ce cas de lynchage n’est pas isolé et la population, à force d’agir ainsi, protège des délinquants et bloque des procédures de « justice« ; justice que cette même population réclame tant. Pour cette source, l’incivisme populaire doit prendre fin et les autorités doivent aussi prendre des mesures pour remédier ce mal si profond.
En attendant, tous les regards sont tournés vers la justice sur qui on compte pour faire jaillir la lumière !
La rédaction
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Une vraie honte ? la police burkinab?. Mrrrrrrrd!!!!!!
Ce policier a t’il vraiment ?t? form?? se permetre de tirer sur un civil d?sarm?! on aura tout vu avec nos hommes en tenue.
on a l,impression que certains st al?s ds l,arm?e,la police pr user de leurs armes a la premi?re occasion…
article tr?s bien d?taill?! il faudra cependant que les gens arr?tent d’utiliser les r?seaux sociaux pour envenimer les ?v?nements. La police doit ?galement revoir ces hommes, parce que c’est inconcevable qu’un policier qui a suivi une formation se permet de tirer un coup de feu en pleine en ville et de surcro?t dans une gare. Je me demande si cet homme n’?tait assis ? la fen?tre ? l’?cole de police ou bien ce f?t la lanterne rouge de la promotion.