Récréatrales 2012 : « Dandin in Afrika » ou les malentendus entre noirs et blancs

Pour la mise en scène d’un classique, il faut du tact et de la patience. Pour mettre en scène des comédiens d’horizon et de culture divers, il faut doubler de tact et de patience. Dans Dandin in Afrika, où l’on assiste à du théâtre dans le théâtre, les relations noirs et blancs peuvent provoquer des chocs inattendus.   

Quelque part en Afrique, des comédiens attendent leur metteur en scène qui tarde à se présenter pour la suite des répétitions. Les comédiens blancs sont venus de Belgique pour rejoindre leurs collègues noirs avec qui ils veulent interpréter des rôles dans Georges Dandin de Molière. Le metteur en scène arrive et toute l’équipe se met en branle. Une joie intense anime les comédiens sur scène.

Mais un grand orage va se déclencher sur le travail de recherche. Des susceptibilités naissent. Les acteurs noirs, ne souhaitent pas jouer certaines actions que le metteur en scène leur assigne. Pour leur honneur, disent-ils, ils ne sont pas prêts à se rabaisser dans le sens premier du terme, face à un acteur blanc, même dans le cours du jeu. Les souvenirs de l’esclavage, de la colonisation surgissent de partout. Les considérations culturelles et religieuses deviennent de solides barrières. Le clash est vite arrivé. Le metteur en scène ne sait plus où mettre de la tête pour faire entendre raison à son petit monde (qui est une copie du grand) qui se déchire. Certains claquent la porte, mais reviennent après coup. D’autres subissent.

Conjugaison de scènes de répétition, de scènes de conflit, en un mot, le théâtre dans le théâtre, cette pièce nous entraîne dans l’univers de Molière, auteur classique français et sur la manière de représenter      ses écrits aujourd’hui. La mise en scène, assurée par Guy THEUNISEN et Brigitte BAILLEUX, nous plonge aussi dans les relations entre blancs et noirs qui se regardent parfois à distance, avec des mines accusateurs.

Rialé