Burkina Faso: un collectif d’artistes fait la guerre à la mortalité maternelle
Smokey, Rovane, Kanzai, Cendrine, Eudoxie, Baz Bill … Des stars bien connus de la musique burkinabè qui n’ont pas seulement que cela en commun. Ils partagent également leur engagement contre la mortalité maternelle au Burkina Faso, aux côtés d’Amnesty International qui depuis 2010 s’attaque à ce mal.
La campagne contre la mortalité maternelle lancée en fin 2009 par la section burkinabè d’Amnesty International a rencontré un écho favorable auprès d’artistes, considérés avec juste raison comme des relais et des messagers bien écoutés. Regroupés au sein du collectif d’artistes contre la mortalité maternelle, certains de ces artistes ne sont pas à leur premier engagement dans une campagne et on compte bien parmi eux des artistes qui n’ont pas la langue dans leur poche quand il s’agit de s’attaquer à des problèmes de société.
Rovane, membre du collectif, connue pour son combat permanent pour l’émancipation de la femme dans ces chansons, explique le sens de son engagement: « Je suis femme et mère et c’est ce qui motive mon engagement dans la campagne. Cet engagement entre d’ailleurs dans la droite ligne de mon engagement pour la femme et c’est pour moi l’occasion de tirer la sonnette d’alarme sur ce problème spécifique de la femme. C’est vrai qu’il y a beaucoup de priorités, mais il est révoltant de voir des femmes mourir en voulant donner la vie ».
Sur scène ce samedi 09 Mars
Même si elle n’est plus de ce monde, Djata Ilébou, dont la contribution à la lutte contre la mortalité maternelle a commencé avec le Ruban Blanc, reste en mémoire au cœur de ce combat du collectif.
Ce samedi 09 mars, on verra sur scène le collectif pour un concert de sensibilisation et de plaidoyer en faveur du droit à la santé maternelle. Une soirée au cours de laquelle on ne manquera pas de rendre hommage à cette combattante arrachée à l’affection de ses nombreux fans en octobre 2010.
A l’occasion de la journée internationale de la femme, le moment est propice pour sensibiliser l’opinion à la mortalité maternelle évitable, et poursuivre un plaidoyer à l’endroit des autorités. « Nous demandons aux autorités de s’engager encore plus contre la mortalité maternelle et de soutenir les femmes, surtout au moment où elles donnent la vie », lance Eudoxie après sa répétition au studio Abazon. Prioritairement, pour Smokey, le concert donne l’occasion de rappeler leur engagement aux plus hautes autorités du pays et de leur répéter: « Pas de promesses en l’air », comme il le clame dans la chanson composée pour la campagne. Mais il s’agit aussi d’en appeler à l’esprit critique des femmes.
Plus qu’un collectif, des ambassadeurs d’une campagne
Dans un rapport sorti en 2010, Amnesty constatait que chaque année, plus de 2000 femmes meurent en voulant donner la vie. Trois ans après ce constat alarmant, les actions conjuguées du gouvernement et d’Amnesty ont permis d’engranger des résultats qui même s’ils ne suffisent pas, nourrissent l’espoir.
Selon Christian Ouédraogo, coordonnateur campagne d’Amnesty, l’idée d’associer des artistes à la campagne d’Amnesty vient d’une habitude du mouvement qui associe à ses campagnes des célébrités. Au Burkina Faso, grâce au collectif d’artistes la section a accru sa capacité de mobilisation autour de sa campagne et ces derniers sont devenus des ambassadeurs.
Ces artistes voudraient qu’une fois pour toute, plus jamais une femme ne meurt en voulant donner la vie. Un combat noble qu’ils se sont engagés à mener aux côtés d’Amnesty International Burkina Faso.
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