Centrafrique : les rebelles aux portes de Bangui, carottes cuites pour Bozizé ?
Le dernier rempart sur la route qui mène à Bangui, la capitale centrafricaine, a été sauté par les rebelles de la Séléka, ce vendredi 22 mars 2013. Même si la présidence réfute cette avancée des rebelles, des sources confortent à dire que les rebelles ne sont plus qu’à quelques kilomètres de la capitale du pays de François Bozizé.
En république centrafricaine, des combats ont opposé les rebelles de la coalition Séléka aux forces armées centrafricaines ce vendredi 22 mars 2013 et se sont prolongés dans la nuit, selon RFI. Ces combats se sont déroulés dans la ville de Damara, située à 75 km de Bangui.
Le barrage de la FOMAC franchi
Les rebelles de la Séleka ont forcé un barrage de la FOMAC, la force de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’afrique centrale), principal et dernier rempart (situé à 75 km de la capitale) contre la prise de la capitale Bangui.
Mais la présidence centrafricaine avait donné un discours contraire, indiquant par une déclaration à la radio nationale, selon BBC, que le « verrou » de la CEEAC n’était pas sauté et que les populations pouvaient vaquer à leurs occupations. Cependant, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué vendredi soir que les rebelles « ne seraient plus qu’à quelques kilomètres de Bangui ».
Le non-respect de l’accord de Libreville
Les rebelles dénoncent le non-respect des accords de Libreville signé le 11 janvier 2013 et qui avait stoppé leur avancée sur la capitale. Ils réclament la libération de certains prisonniers et le départ des éléments des armées sud-africaine et ougandaise présents en Centrafrique à la demande du président Bozizé.
Le dimanche 17 mars 2013, les rebelles avaient lancé un ultimatum au président Bozizé qui a pris deux décrets à ce sujet. Soit cela a été jugé insuffisant ou les décrets n’ont pas été suivis d’effet, quoi qu’il en soit, les rebelles sont repartis en guerre ce vendredi, où ils ont parallèlement pris une autre ville, Bossangoa, dans le nord-ouest du pays, selon Le Monde.
Les carottes sont-elles cuites pour Bozizé ?
Les carottes seraient-elles cuites pour François Bozizé ? Placées sous la vapeur de la locomotive que viennent de démarrer en trombe les rebelles de la Séléka, on ne donne plus cher de leur fraîcheur ! Le président centrafricain ressemble actuellement à un roi sans royaume, obligé d’obtempérer à toutes les quintes de toux de la rébellion en espérant qu’elle se calme.
Mais celle-ci semble avoir flairé cette faiblesse et a décidé d’en profiter. Et cette tentative couronnée de succès aux portes de Bangui leur donnera des ailes pour galoper vers la capitale. Qu’est-ce qui pourra bien les arrêter après avoir franchi un barrage militaire fort de 500 hommes et fournis, qui plus est, par une force internationale ? Qu’est-ce que le président centrafricain ou ses pairs d’Afrique centrale pourront-ils bien mettre encore dans la balance pour dissuader la Séléka ?
Si les carottes de Bozizé ne sont pas cuites, elles sont sérieusement ramollies ! Mais au-delà, ce sont les carottes de la Centrafrique aux ressources inexploitées et des Centrafricains qui seront une fois plus cramées par le douloureux staccato des armes.
Abdou ZOURE
Pour Burkina 24
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