Musique : Zêdess et ses « Résistances »
L’Etalon de la musique burkinabè est de retour au pays. Dans ses bagages, un 10e album de 10 titres présenté à la presse et, grâce à elle, aux mélomanes burkinabè, ce vendredi 29 mars 2013. Résistances est un condensé de travail acharné et de débauche d’énergie intense, comme le dit l’artiste lui-même.
Si tu ne te bats pas pour ce que tu veux, ne pleure pas pour ce que tu as perdu. Le ton en est donné avec les premiers couplets de Résistances, titre éponyme de l’album. Plus loin, l’on entend encore, dans la même chanson, Résister, c’est exister/Résister, c’est déjà gagner. Et l’artiste déroule, avec l’aide du technicien-son du jour, les différents titres de son album : Dire non ; Les Barbus ; Le Match (Immigration vs exploitation) ; Burkina 2015 ; A qui la faute ?; Les Nouveaux riches ; Santé de nos dirigeants ; Faire la cour pas courir après (Feat. avec Daisy Franck) ; Message d’espoir.
Pour résister, Zêdess s’est inspiré de grandes figures historiques comme Thomas Sankara, Rosa Park, Ghandi. L’ensemble des chansons montre le degré d’engagement de l’artiste pour un changement dans les mœurs sociales et politiques. Interpellant nommément les dirigeants politiques burkinabè dans Burkina 2015 (majorité comme opposition), date cruciale dans l’histoire de notre pays, l’artiste les mets en garde contre une mauvaise gestion de cette période électorale. Considérant 2015 comme l’année de tous les dangers, Zêdess dit ne pas souhaiter être « la victime d’une partouze politique ». Il préfère chanter pour pérenniser la quiétude que de s’égosiller à fredonner des notes pour instaurer la paix.
Surfant aussi sur la vague de l’actualité internationale, l’artiste indexe Les Barbus, ces islamistes armés qui frappent à nos portes. Nos dirigeants et leur inaptitudes à fournir des soins adéquats à leurs populations et qui préfèrent aller se faire soigner en occident passent également à la trappe dans Santé de nos dirigeants. Avec Zêdess, résister, c’est aussi pouvoir Dire non quand il le faut. Ne pas être un béni-oui-oui à la solde de quelle que force que ce soit.
Reconnaissant que les choses peuvent encore changer dans le pays et sur le continent, l’artiste finit par un Message d’espoir à l’endroit de la jeunesse à qui il lance ceci : Là où il faut la Moyenne pour réussir, Avoir le double pour t’en sortir. Ce dernier album de notre Étalon-musicien a connu la participation de plusieurs artistes burkinabè dont Daisy Franck et une partie de l’enregistrement s’est effectuée au studio Abazon.
Reconnu comme leader d’opinion, Zêdess sera bientôt nommé Ambassadeur du Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC). Avec cette structure, une tournée nationale est prévue. Avec un autre partenaire qu’est SEMFILMS, structure organisatrice de Ciné Droit Libre, le premier clip de l’un des titres de l’album pourrait se réaliser bientôt.
Après le single Un hongrois chez les gaulois (sur Nicolas Sarkozy), Burkina 2015 (sonnant comme la date d’une compétition sportive), Santé de nos dirigeants et Les Nouveaux riches pourraient bien donner de l’eau au moulin des personnes qui voient en l’art son caractère subversif. Mais à y regarder de près, ils verront aussi que l’art fait aussi pousser des fleurs.
Rialé
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