Les histoires insolites de Tanga : Le voleur blindé
– C’est très simple, lui dit le marabout. Arrivé devant la porte, fais un nœud avec ce torchon et jette-le. Ensuite, tu pourras faire tout ce que tu veux.
Wagdr-poudou prit le morceau de tissu avec respect et s’en fut. La nuit-même de ce jour-là, aux environs de 2 h du matin (disons donc le lendemain), il se présenta devant le portail de la famille Koutoubenssé, noua le torchon et le jeta non loin du gardien qui dormait déjà. Il attendit quelques minutes, puis avança jusqu’au vieillard qu’il toucha sans qu’il ne réagit.
Silence magique
Son chien ne daigna pas non plus remuer la queue. Le tintamarre qu’il fit en ouvrant le portail fit battre son cœur. Mais tout resta silencieux dans la cour. Arrivé devant la belle porte de la riche famille, Wagdr-poudou sortit son arsenal : une barre à mine, un ciseau à découper et une gigantesque pince.
Son travail de ferrailleur créa un concert qui aurait réveillé un sourd. Mais personne ne broncha à l’intérieur. Après avoir éventré l’ouverture, il entra avec son sac et entreprit de le remplir de tout ce qui brillait dans la maison. Enthousiasmé par tant d’impunité, il poussa l’outrecuidance jusqu’à caresser les formes de la fille du propriétaire des lieux et donner un petit « kôkôta » (comme disent les Ivoiriens) sur le front de ce dernier.
L’appétit vient en mangeant
Le sac plein, il ressortit et s’en fut. Le lendemain, le marabout reçut un gigantesque présent à la hauteur de ses efforts. Dès lors, Wagdr-poudou pilla tout le quartier sans que personne ne puisse ouvrir un œil pour le surprendre.
Un soir, il entra dans la chambre d’un militaire, prit l’arme de ce dernier et se moqua de lui :
– Tu n’as pas dit tu peux, faut peux on va voir !
Il mit la musique et se mit à danser, l’arme sous les aisselles. Puis, il entra encore dans la chambre, mit la kalachnikov dans les bras du militaire et lui dit :
La folie, quand tu nous délivres !
– Mais tire ! Tire, triple nigaud ! Vraiment, mais tu ne vaux rien quoi !
Pendant ce temps, une folle vit dehors un morceau de tissu qu’elle trouva bien joli pour orner sa tête aux cheveux hirsutes. Elle s’en saisit, le délia et se ceignit la tête. Pour aussitôt l’enlever et le jeter dans un tas d’ordures qui n’avait pas encore fini de calciner.
A l’intérieur de la chambre, les bords du trou fait par la balle de la Kalach dans le crâne de Wagdr-poudou étaient déjà calcinés…
La seule nuit pour le propriétaire.
Votre serviteur Tanga ([email protected])
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J’aime ?a. Belle histoire
Tanga, tu es fabuleux! Courage!