Fermeture des cités et restaurants universitaires: le DG du CENOU explique

Les relations entre les étudiants et les autorités se sont dégradées depuis ce mercredi 31 juillet suite à la décision de fermeture des cités et restaurants universitaires. Une décision que les étudiants jugent injuste et qui provoque leur colère. Pour André Batiana le Directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), invité au journal télévisé de 20h de la RTB ce Mercredi, le « dialogue peut se poursuivre ». Il revient sur les événements et donne sa version par rapport à la décision de fermeture des cités et restaurants universitaires. Les extraits de l’intervention du responsable des œuvres universitaires.

« Depuis ce matin, les étudiants de l’université de Ouagadougou sont sortis de leurs cités et ont pris en otage tous les véhicules  de fond rouge et même de fond bleus et certains véhicules d’ailleurs que nous déplorons, les véhicules de fond vert, c’est a dire de diplomates qu’ils ont ramené dans leurs cités. C’est le constat que nous avons fait. C’est un constat parce que les étudiants en aucun moment n’ont fait une démarche pour approcher la direction générale que je représente ou toute autre autorité administrative ou pédagogique pour poser leur problème. On n’a rien vu venir. Il a fallu que ce soit moi qui demande à les rencontrer pour savoir qu’est ce qui se passe, quelles sont les raisons de ce comportement. C’est en ce moment que vers 11h les délégués des cités m’ont rejoint. Ce que les étudiants revendiquent ou en tout cas posent comme problème c’est que les universités ont terminé leur programme et donc les vacances universitaires démarrent du 1er août au 30 Septembre. Les cours ne reprendront qu’au mois d’octobre. Les étudiants demandent et souhaitent que les œuvres universitaires, c’est a dire la  restauration en particulier et l’hébergement puissent être maintenus pendant la durée des vacances. »

« Pour eux c’est parce que, j’imagine que ces étudiants, comme les deux dernières qui se sont écoulées ont vu la restauration et l’hébergement se poursuivre pendant cette période. Mais en fait, il faut ramener les choses à leur juste dimension. C’est parce qu’il y a eu des perturbations au cous des 2 dernières années que les autorités académiques c’est-à-dire les présidents des différentes universités ont entrepris une démarche par les autorités administratives auprès du gouvernement pour solliciter qu’on puisse proroger l’activité académique en vue de tenter de rattraper les retards. Donc naturellement, les œuvres sociales, les œuvres universitaires sont là pour accompagner les activités académiques. De fait, la restauration et l’hébergement ont été maintenus pour permettre que les cours que les  étudiants continuaient à suivre puissent se faire et donc en fait ce n’était pas une situation normale. »

« Cette année, les universités sont entrain de revenir à un système normal. Des efforts ont été fait et donc les cours sont arrêtés aujourd’hui 31 juillet et ne reprendront seulement que le 1er octobre. Donc les étudiants ont leur 2 mois de vacances aussi bien que les enseignants. C’est dans le même esprit que les œuvres universitaires qui sont faites pour accompagner l’activité académique s’arrête tout naturellement. »

« Il faut signaler que le Burkina Faso n’invente pas ça. C’est dans toutes les universités que ca fonctionne comme ca. Ce que je déplore c’est que les étudiants même s’ils souhaitaient qu’on puisse les accompagner, autoriser exceptionnellement un accompagnement sous forme de restauration pendant les vacances, ils auraient pu faire la démarche pour négocier. »

« En aucun moment ils m’ont approché, je dis bien aucune autre autorité d’ailleurs pour poser ce problème. Et ce qui se passe c’est que les étudiants ne sont pas vraiment entrain de négocier puisque c’est un bras de fer. Ils ont pris ces vehicules fond rouge, des vehicules également des particuliers et de partenaires, juste pour obliger les autorités à leur servir la restauration et de maintenir les cités universitaires ouvertes pendant les vacances. »

« Il faut dire que la situation normale c’est  que pendant les vacances la restauration s’arrête naturellement et les cités également parce  que c’est l’occasion, le seul moment ou le CENOU a pour réfectionner les cités, réparer tout ce qui ne va pas, désinfecter  etc..pour qu’ à la rentrée  les étudiants soient réadmis dans des conditions sanitaires relativement acceptables.

Comme solution d’urgence ns disons aux étudiants que comme ils n’ont pas été prévenus, nous prévoyons que la restauration et les cités vont continuer normalement jusqu’au dimanche 04, le temps que les étudiants puissent s’organiser, qui pour partir, qui pour trouver comment il va manger. […] »

« A 11h ils sont venus (les étudiants), moi je voulais les entendre et ensuite avec ce qu’ils m’ont dit et je me suis rendu au cabinet du ministre où il y avait un conseil de ministre qui avait été convoqué à cet effet, où la situation a été analysée et les résultats de ces analyses que j’ai ramenés dans l’après midi pour rencontrer le délégué des étudiants pour leur dire, voici la situation. Mais cela n’est possible, même cette proposition que nous faisons de proroger la restauration jusqu’au 04 août ne sera possible que si les étudiants montrent une bonne foi, c’est à dire qu’ils libèrent les vehicules qu’ils ont pris en otage parce qu’ils sont entrain de bloquer le fonctionnement d’un certain nombre de services. Beaucoup de gens partaient en mission et ces gens se sont retrouvés prisonniers a la cité de Kossodo parce qu’ au total il y a une cinquantaine de véhicules qui ont été appréhendés. Voici donc le problème posé. »

« Ce que je souhaite c’est que les étudiants comprennent que la négociation peut se poursuivre. Ce qui est prévu, c’est de continuer à discuter avec les étudiants, mais ce que je suis entrain de dire c’est que toute discussion n’est possible que si les étudiants consentent a discuter, c’est-à-dire à ne pas faire de bras de fer. C’est de libérer les véhicules et de venir ensuite s’asseoir à une table pour essayer de poser le problème. »

« Ce que je voulais dire c’est que le CENOU s’occupe des œuvres sociales disons que s’il y avait des étudiants qui avaient des situations particulières qui sont difficiles, le CENOU peut analyser ces situations et comme par exemple à Koudougou ou à Bobo c’est le même pays, on n’assiste pas à ces mouvements parce qu’on comprend que même s’il faut le faire, on doit le faire de façon citoyenne. Et donc en fait s’il y avait des situations qui étaient difficiles, que les étudiants nous approchent pour que nous étudions dans quelle mesure des étudiants ne sachant pas où loger puissent trouver une situation ou le CENOU va prendre une décision pour pouvoir les loger. Je veux dire que tout se négocie mais le bras de fer ne peut pas permettre de résoudre les problèmes. »

« Pour ce qui est du calendrier, il incombe aux étudiants de venir quand ils veulent.  Des demain matin ils viennent me voir et je discute avec eux parce que j’ai dit que le CENOU est un instrument et le CENOU ne prend pas toutes les décisions mais au moins le CENOU sait à qui porter les informations pour qu’une décision puisse être prise. Nous sommes disposés à les recevoir à tout moment pour qu’on puisse discuter avec eux, pour entendre leurs doléances pour que nous puissions ensuite porter ça à qui de droit pour que des solutions puissent être trouvées. Les étudiants peuvent se rassurer de ce côté, le CENOU ne dérogera pas à son devoir. »

« Comme dernier mot, je dirai aux étudiants de commencer par libérer les vehicules qu’ils ont pris parce que le bras de fer va envoyer une action que eux même ils peuvent regretter. Les véhicules, il faut assurer leur sécurité et je n’en suis pas sûr qu’ils puissent garantir la sécurité de ces véhicules. Sur ce je profite leur dire qu’ entre autre ce matin nous avons appris l’incendie de la chambre du délégué de Kossodo avec tous ces diplômes. Par qui nous l’ignorons mais une enquête est en cours par la police. Ce sont là des comportements qui n’ont pas tendance à honorer l’étudiant »

Extraits des propos du DG du CENOU

Transcription: Aminata Belemviré (Stagiaire)