La Havane demande toujours la libération des 5 Cubains emprisonnés aux USA
L’ambassade de Cuba au Burkina a organisé une conférence de presse ce 1er octobre 2013 sur le cas des cinq Cubains emprisonnés aux Etats-Unis depuis maintenant 15 ans. Le ruban jaune a été arboré pour demander la libération de ces Cubains que l’ambassadrice Ana Maria Rovira a qualifiés d’emprisonnés « par la politique ».
C’est dans un salon truffé de rubans jaunes que l’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Cuba au Burkina Faso, Ana Maria Rovira, a accueilli les journalistes.
Deux affiches, l’une présentant l’image de 5 personnes demandant en espagnol « la fin de l’injustice » et l’autre montrant une main ouverte demandant en anglais au président américain Barack Obama de « rendre les cinq », terminent le décor.
L’ambassadrice, secondée du second secrétaire de l’ambassade, Abel Torres Guerra, plantera le sujet. « Le cas des cinq Cubains injustement emprisonnés aux Etats-Unis » depuis 15 ans et qu’une campagne mondiale tente depuis ce temps de faire libérer.
Pas de preuves d’espionnage
Ana Maria Rovira a insisté sur le caractère injuste de cet emprisonnement en faisant une genèse très détaillée (Voir : LE CAS DES CINQ CUBAINS). L’affaire remonte à 1998. Aux Etats-Unis, cinq Cubains, en mission pour surveiller les activités de responsables terroristes anti-cubains, sont mis aux arrêts, accusés de « conspiration contre les Etats-Unis » et d’espionnage.
S’en suivra alors un marathon judiciaire (six mois) qui conduira à la condamnation à perpétuité pour trois d’entre eux et à des dizaines d’années pour les autres. Et ce, soutient l’ambassadrice, malgré l’absence de preuves d’espionnage contre les accusés.
Plusieurs hauts responsables de l’administration des Etats-Unis (trois Généraux, un Amiral et un ex-conseiller du Président Bill Clinton) auraient même affirmé « qu’il n’y avait aucune évidence d’espionnage ».
Les procès en appel ne changèrent rien à la situation des cinq inculpés jusqu’à ce que la Cour suprême scelle définitivement leur sort. La campagne mondiale lancée et soutenue par plusieurs pays, plusieurs ONG et des personnes ressources (dont dix Prix Nobel de la Paix), aurait influé selon l’ambassadrice et permis cependant la réduction des peines des accusés.
L’un d’eux, Réné Gonzales, depuis le 3 mai 2013, est retourné à Cuba en renonçant à sa nationalité américaine, en échange. Trois doivent encore purger des peines allant jusqu’en 2024. Il ne reste plus que Gerardo Hernandez qui reste emprisonné à vie. Ana Maria Rovira déplore le refus de l’administration américaine de permettre à sa femme de le voir afin de faire un enfant (Plus de détails, voir : LE CAS DES CINQ CUBAINS).
« C’est la politique qui a emprisonné ces Cubains »
S’il n’y a pas de preuve de culpabilité, pourquoi l’administration américaine refuserait la liberté aux Cubains ? Ana Maria Rovira pense que ce cas « met en évidence une fois de plus le différend Cuba- Etats-Unis et (son) caractère politique ». Pour elle, les raisons ne sont pas à rechercher loin. « Notre péché, c’est parce que nous défendons notre liberté, notre souveraineté, notre révolution », déclare-t-elle.
Occasion aussi pour évoquer le « blocus criminel » imposé par les Etats-Unis sur Cuba depuis plus 50 ans. Mais Ana Maria Rovira déclare que Cuba défendra toujours sa révolution. Et pour les cinq (maintenant quatre) prisonniers, héros à La Havane, le combat continuera pour leur libération.
Les procédures judiciaires étant épuisées, Cuba se tourne maintenant vers le président Barack Obama. « Sa simple signature ne peut pas lever le blocus, mais elle peut libérer nos cinq compatriotes », a terminé Ana Maria Rovira.
Chaque année, une campagne de plaidoyer est organisée. Cuba, et tous ceux qui sont acquis à cette cause, se couvre alors de jaune pour demander leur libération.
Abdou ZOURE
Pour Burkina 24
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