Chef de file de l’opposition: le climat se détériore au sein de l’institution

L’ambiance n’est plus des plus sereines dans les rangs de l’opposition politique burkinabè. Déjà menacée de délitement, l’institution commence à laisser sentir le climat malsain qui règne dans son sein. Une lettre adressée par des travailleurs de l’institution au Chef de file de l’opposition est révélatrice.

Depuis que le Gouvernement a décidé de soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi de modification du statut de l’opposition, le chef de file l’opposition n’est pas loin de se déliter.

Aussi bien des chefs de partis que des observateurs bien avisés de la vie politique nationale y voient une manœuvre du pouvoir pour affaiblir l’institution en la divisant au nom d’une liberté d’exercer en tant que parti politique.

Un autre signe qui ne présage pas le meilleur est venu de l’intérieur. Des travailleurs mécontents ont adressé une lettre ouverte au premier responsable de l’institution dans laquelle ils soulèvent leur inquiétude face à des agissements peu rassurants pour leur carrière, mais aussi au-delà, pour la cohésion qu’est censée incarner cette institution.

« Si nous avons jugé utile de vous écrire, c’est simplement parce que nous estimons qu’au regard de l’évolution de la situation actuelle, la question de la préservation de nos emplois doit être prise très au sérieux et non banalisée au risque de vous enfoncer dans l’erreur », expliquent les auteurs de la lettre ouverte.

L’heure du ménage ?

Les travailleurs en question ont été recrutés du temps du premier chef de file de l’opposition, Me Bénéwendé Stanislas Sankara.

Fort heureusement pour ces jeunes qui ont pris le risque de l’aventure dans cette institution « déclarée mort-née dès son ouverture par certains », le tout nouveau Chef de file de l’opposition avait rassuré les travailleurs concernant « l’esprit de continuité » par lequel il entendait consolider l’institution.

Dans la lettre adressée à Zéphirin Diabré, les trois travailleurs signataires font un rappel de faits survenus et qui provoquent des interrogations au sujet de leur carrière.

Parmi ces faits, le licenciement d’un « chauffeur, Tasséré CONGO, un dossier parvenu au tribunal du Travail. En plus de cela, une lettre a été envoyée à l’Inspection du Travail demandant les voies et moyens pour transformer les Contrats à durée indéterminée (CDI) en Contrats à durée déterminée (CDD), pendant qu’au même moment, selon la lettre, le chef de file de l’opposition  signe des CDI avec les nouvelles personnes recrutées ».

Il est désormais souhaitable que soient revus le mode de recrutement et le statut du personnel de l’institution, pour éviter qu’elle deviennent le second siège du parti de son chef.

Justin Yarga

Pour Burkina 24

Document : CFOP-BF_ Lettre ouverte des travailleurs