« La corruption érode les institutions démocratiques et sape l’état de droit. Aucun pays n’est à l’abri » – Donald Kaberuka

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TUNIS, Tunisie, 10 décembre 2013. Déclaration de M. Donald Kaberuka à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption (9 décembre 2013).

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La corruption est une menace planétaire. Elle fait obstacle au développement économique et on pourrait y voir la dune dans laquelle s’enlise la prospérité. Dans le monde globalisé et fortement interconnecté qui est le nôtre, la corruption est un des écueils les plus dangereux.  Chaque année, des pots-de-vin d’une valeur de mille milliards de dollars sont versés et, selon les estimations, 2 mille six cents milliards de dollars sont engloutis par la corruption, ce qui représente plus de 5% du PIB mondial. Or, la corruption ne prive pas seulement de ressources ceux qui en ont le plus besoin ;  elle favorise aussi la mauvaise gouvernance qui alimente à son tour les réseaux criminels organisés. De ce fait, elle concerne tout un chacun et peut amoindrir la prospérité, compromettre le respect des droits humains et entraver la prestation de services.

La corruption érode les institutions démocratiques et sape l’état de droit. Aucun pays n’est à l’abri.  Comme l’a si éloquemment exprimé Wole Soyinka – Prix Nobel de littérature – dans le discours qu’il a prononcé à la Conférence des enquêteurs internationaux tenue à Tunis cette année : «  …. Telles sont les dynamiques à l’œuvre dans ce fléau tenace qui frappe toutes les communautés humaines et que les sociétés qui en sont victimes tentent de combattre avec créativité, par l’intervention des pouvoirs publics ou de la société civile. À ma connaissance, aucun pays n’y échappe. Ce qui diffère, c’est le degré qu’elle peut atteindre, le contexte dans lequel elle s’inscrit et, le plus important à mes yeux, le niveau de tolérance qu’elle rencontre ».

Le thème de cette année, « Zéro corruption – 100% développement », fait écho à la politique de tolérance zéro de la BAD. La Banque africaine de développement a  fait de la gouvernance un des piliers de sa Stratégie décennale (2013–2022). Notre Plan d’action en matière de gouvernance énonce une série d’objectifs ambitieux à l’échelon sectoriel, national et régional. Pour nous, la bonne gouvernance et les stratégies anti-corruption participent de la lutte contre la pauvreté, qui est au cœur de notre mission.

On peut penser que les projets financés par les banques de développement internationales offrent un terrain propice à la corruption ; car les fonds utilisés sont perçus, à tort, comme « venant de l’extérieur ». Lorsqu’il y a à la clef de  juteux contrats portant sur des projets d’infrastructure, pots-de-vin, dessous de tables et malversations sont à craindre.  Sous l’effet de la corruption,  il arrive que les fonds se volatilisent et que les infrastructures ne soient pas construites, qu’elles ne le soient qu’en partie ou qu’elles le soient avec des matériaux de mauvaise qualité ; ce qui n’est pas sans danger.

La Journée internationale contre la corruption doit être l’occasion de réfléchir et de nous recentrer sur notre stratégie de lutte contre la corruption. La Banque joue déjà un rôle de premier plan en appliquant un régime d’intégrité visant à protéger les ressources en faveur du développement et à garantir l’optimisation de l’investissement dans toutes ses opérations. Mais nous devons tous concourir au même but. Je vous appelle donc, membres du personnel ou partenaires de la Banque, à rejeter catégoriquement la corruption. Nous avons besoin de vous pour venir en aide aux millions d’Africains qui sont lésés du fait de la corruption.

SOURCE 

African Development Bank (AfDB)

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Justin Yarga

Journaliste web qui teste des outils de Webjournalisme et datajournalisme, Media strategy consultant.

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