Coup de gueule – Assemblée nationale burkinabè : A quoi servent les IPad des députés ?

Le nouveau président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara, est venu avec de nobles ambitions pour le Parlement. L’Hémicycle a connu de grandes et importantes innovations, marquées notamment par les technologies de la communication. En font partie, les tablettes offertes aux députés. L’objectif était « de mettre les députés à l’aise ». Mais à la pratique, certains d’entre eux semblent prendre trop d’aise…

La modernisation du Parlement est une nécessité. Dans un monde en perpétuelle et rapide évolution, les députés ne doivent pas rester en marge.

Certains outils aussi peuvent faciliter le travail de l’élu du peuple à mieux le servir. C’est ainsi que l’on peut tenter de justifier l’octroi de 127 Ipad aux députés du Burkina.

Cependant, certaines utilisations faites par certains élus de ces outils  soulèvent quelques interrogations. Ces Ipad ne vont-ils pas aussi déconcentrer les Parlementaires ?

Une élue se prend en photo pendant un débat général

Une attitude observée le 17 décembre 2013 à l’hémicycle, qu’aurait peut-être désapprouvée Soungalo Ouattara, apporte de l’eau au moulin de cette interrogation. Au moment où les débats généraux se menaient sur le projet de modification de la loi sur le statut de l’opposition, une députée se prenait en photo avec sa tablette. Difficile de vérifier si c’était la sienne propre ou celle offerte par l’Assemblée nationale. N’empêche.

Rappelée à l’ordre par un de ses homologues, celle-ci est passée outre et a continué à prendre ses photos avec son Ipad. Ensuite, elle l’a cédé à un autre collègue qui l’a photographiée, avec en arrière-plan, l’Assemblée nationale.

L’on peut rétorquer que prendre des photos souvenirs de son passage à l’hémicycle n’est pas interdit. Mais cela peut se faire avant le début de la séance du Parlement ou à la fin.

Mais pendant une phase aussi sérieuse que le débat  général sur un texte de loi à adopter, cela ne peut que nourrir des doutes sur l’importance et l’attention que cette élue (et celui qui a accepté de la prendre en photo) accorde à ces travaux.

La désactivation automatique de l’accès réseau des téléphones mobiles qui pénètrent dans le champ de l’hémicycle tient certainement à ce souci de garantir un minimum d’attention des députés.

Si ce type d’attitude n’est pas corrigée et si elle est récurrente, la race des députés qui somnolent  à l’hémicycle peut faire place à une autre, beaucoup plus évoluée, certes, mais tout aussi nocive pour l’image des parlementaires auprès de ceux qui les ont élus.