Enrôlement biométrique : C’est à partir de maintenant que se joue la présidentielle de 2015
Ce mardi 29 avril 2014 à Kombissiri sera lancée l’opération de mise à jour du fichier électoral au Burkina. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) va procéder à l’enrôlement biométrique des Burkinabè qui seront en âge de voter en novembre 2015.
C’est également à partir de ce mardi que se jouera la présidentielle de 2015, si elle a lieu. Les esprits sont focalisés sur cette date, certains oubliant qu’après tout, c’est dans les urnes que tout se décidera.
Et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti au pouvoir, l’a bien compris depuis longtemps. Il est vrai que ses opposants ont toujours clamé que le parti usait de fraudes pour s’adjuger les victoires électorales. Certes, mais il demeure un fond : le parti au pouvoir prenait chaque fois une longueur d’avance dès le fichier électoral.
La présidentielle de 2010 a enregistré moins d’un million d’inscrits sur le fichier électoral pour un Burkina qui comptait déjà une dizaine de millions d’âmes, dont au moins la moitié était en âge de voter.
L’exercice s’est répété en 2012, mais en moins relativement catastrophique. Sur environ sept à huit millions de potentiels électeurs, seulement quatre millions se sont retrouvés sur les listes électorales. Les trois à quatre autres millions de Burkinabè ont préféré laisser les autres décider à leur place.
La principale raison de ces chiffres, était la désaffection des Burkinabè vis-à-vis du politique. L’autre raison subsidiaire résidait dans le fait qu’ils étaient convaincus que même s’ils votaient, leurs voix n’allaient pas compter.
Mais le parti au pouvoir a su exploiter cette désaffection pour se maintenir au pouvoir, en devançant ses opposants sur le terrain du recensement électoral (avec parfois des dérives décriées à tort ou à raison). A-t-il réellement besoin de bourrer les urnes si sur un million de votants inscrits, 70 à 90% sont ses militants ?
L’alternance tant réclamée par une partie de l’opinion burkinabè ne se réalisera pas en remplissant la belle avenue Nkwamé N’Krumah ou le stade Wobi. Elle se fera à travers les urnes et à condition que le suffrage des partisans de l’alternance ou du changement (c’est selon) supplante ceux qui ne veulent pas changer une équipe qui gagne.
A espérer donc que la CENI ne sera pas la seule à se démener pour ameuter les Burkinabè à aller s’inscrire sur les listes électorales (même si le recrutement des opérateurs de kits alimente déjà les suspicions) et que certains partis politiques ne se sont pas fait surprendre.
La Rédaction
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