Mondial 2014 : Quand les délestages enflamment la toile au Burkina
Le match d’ouverture de la Coupe du monde 2014 a suscité de l’engouement des Burkinabè. Cependant, Coupe du monde et délestage ne font pas bon ménage, et dans certaines villes du Burkina soumises à ce système de privation rotative de l’énergie électrique, l’enthousiasme des téléspectateurs a vite volé. Sur les réseaux sociaux, nous avons relevé leur amertume.
Impuissants devant les délestages pendant le match d’ouverture qui a opposé le Brésil à la Croatie, certains Burkinabè ont eu recours aux réseaux sociaux pour à la fois se plaindre et s’imprégner des scores.
C’est ainsi que les 12 et 13 juin 2014, les publications pleuvaient sur les réseaux sociaux, avec une seule cible : la SONABEL (Société nationale d’électricité du Burkina).
«Coupure de la Sonavilaine ici à Koupéla, et voilà que je rate la fin de match», pouvait-on lire sur le journal de Dimitri Kaboré. Solidaires, des volontaires ont posté les scores au fil du match.
C’est ainsi que Emile Lalsaga s’est érigé en commentateur : «Le Brésil commence très mal. Marcelo marque contre son camp et Neymar reçoit le premier carton jaune de la compétition. Et enfin pour joindre l’inutile au désagréable la vilaine Sonabel nous coupe l’électricité».
Il expliquera plus tard qu’au quartier Karpala de Ouagadougou, le délestage est survenu trois fois pendant le match d’ouverture, et que le dernier a duré 30 minutes environ.
«C’est triste notre Sonabel(…)Les coupures gâchent la fête du ballon rond et privent les fans de belles actions», a-t-il ajouté avant de regretter d’avoir raté l’égalisation de Neymar, qu’il a appris sur les réseaux sociaux via son téléphone.
Abdou Zouré, lui, témoigne s’être abonné à canal satellite spécialement pour suivre la coupe du monde. Quelle ne fut pas sa déception d’être interrompu au beau milieu du match d’ouverture par un délestage.
«J’ai fait deux minutes avant de pouvoir parler(…) J’ai branché ma clé de connexion, et j’ai écrit SONABEL accompagné d’un émoticône en colère», confie-t-il.
Il ajoute avoir téléphoné à un ami pour s’imprégner de la suite du match et s’être buté au réseau capricieux. Au retour de l’électricité, il ne passera que deux minutes devant son téléviseur avant le second délestage. «C’est juste le troisième but qu’on a vu», explique-t-il, déçu.
Stéphane Yougbaré, s’est découragé de la situation au Burkina. «Comment un pays peut-il priver ses compatriotes du match d’ouverture de la coupe du monde avec des délestages? Je n’ai jamais été aussi peu fier de mon pays. C’est tragique», a-t-il martelé sur son mur.
D’autres au contraire, se font ironiques : «Quand le courant est revenu tout avait émergé autour de moi : le Burkina menait 1 à 0 face à l’Algérie. Quelques minutes après, le courant est reparti. Quelle surprise nous attend à son retour ? », plaisante Daouda Balé.
Pour une autre partie de la population, ces délestages ont moins d’effet en cette période. D’ailleurs, ils en ont ras le bol qu’on ne parle que de foot en ce moment. A suivre…
Mouniratou LOUGUE Burkina24Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
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