Ravin d’ordures à Ouaga : De l’argent, mais aussi une porte vers l’hôpital

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Les ravins qui se transforment en dépotoirs d’ordures, il y en a plein dans la ville de Ouagadougou. Dans le quartier Karpala, à l’arrondissement n°11, il y a au moins 3 dépotoirs en pleine zone d’habitations. L’un d’eux se trouve juste derrière la mairie de l’arrondissement numéro 11 de Ouagadougou.

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 Là, les ordures sont déversées aux abords du ravin. on appercoit un enfant(en tenue bleue) à la recherche de quoi mettre dans son sac. Plus loin, quelques habitations de la zone non lotie

Là, les ordures sont déversées aux abords du ravin. On aperçoit un enfant(en tenue bleue) à la recherche de quoi mettre dans son sac. Plus loin, quelques habitations de la zone non lotie ( © Burkina 24)

C’est un vaste fossé qui s’étend sur un demi kilomètre de diamètre au moins, avec 1 à 5 mètres de profondeur par endroit. Malgré la grande quantité de saleté qu’on y déverse et la pluviométrie généreuse en ces temps, l’herbe n’y a pas grande place. Pour cause, cet endroit reçoit fréquemment des visiteurs, qui pour se soulager, qui pour y déverser toute sorte de déchets.

Des fruits pourris aux meubles démolis, en passant par la ferraille, les canettes, les bouteilles et les sachets plastiques, la liste des objets qui y trouvent destination est longue.

En passant par-là, les usagers des routes qui sillonnent le fossé de chaque côté sont saisis d’une odeur si nauséabonde qu’on est parfois obligé d’user de mouchoir pour se protéger les narines ou chasser les mouches par endroit. Une situation qui permet d’évaluer ce que subissent les riverains.

«Quand il pleut, ça sent mauvais et nous ne pouvons même pas faire notre culte», raconte ce 23 juillet 2014, Bartelemy Nagalo, habitant la zone non-lotie qui se dresse à proximité du fossé, et diacre de l’église située à une vingtaine de mètres du dépotoir. Il ajoute son désarroi face à la désinvolture de ceux qui viennent déverser les ordures aux abords du fossé, malgré ses supplications.

«Ce matin même on a dit à certains de rentrer dedans car, ce n’est bon de verser sur la route, ils ont refusé», explique-t-il. Certains vont jusqu’à y brûler le caoutchouc pour en récupérer le fer. Cela produit de la fumée qui noircit le ciel et pénètre dans les concessions environnantes, sans compter la pollution qu’elle cause.

Le dépotoir d’ordures, c’est aussi une industrie qui se développe

Si certains se plaignent de cet endroit malsain, d’autres au contraire en font une bonne affaire. En effet, on voit des enfants descendre dans le fossé, s’y promener à longueur de journée, et en ressortir avec des sacs remplis de toutes sortes d’objets. Leur butin est ensuite pesé, puis échangé par les occupants des hangars des environs, contre quelques pièces de monnaie.

pesée et vente, de retour du ravin
Pesée et vente, de retour du ravin (© Burkina 24)

«Par jour, je peux gagner 200 F CFA, à raison de 50 francs le kilo de fer», affirme Amidou, un enfant de 11 ans. Il assure remettre la somme quotidienne à sa mère. Elle servira à l’achat de vêtements et de fournitures scolaires à la rentrée. Mais il ignore les risques de maladie qu’il court au contact des saletés.

Les acheteurs auprès de ces petits livreurs eux, se sont carrément installés aux abords du fossé. Après l’achat du fer et du plastique auprès des petits chercheurs, ils le revendent à des sociétés qui se chargent du recyclage, moyennant un certain bénéfice.

C’est sans compter les oranges que certains vont trier sur les ordures pour aller revendre et les briques qui y sont confectionnées puis commercialisées.

Les « non lotis » du secteur 51, fruit du trou béant

Selon Ousmane Ouédraogo, maire de l’arrondissement n° 11, toutes les maisons qui constituent la zone « non lotie » dans les parages, ont été bâties avec la terre du ravin. C’est d’ailleurs ce qui est à l’origine de ce fossé, à force d’être creusé. Au regard de l’insalubrité et de l’insécurité (certains usagers de la route peuvent glisser dans le trou lorsqu’il pleut) le conseil municipal a pris une délibération sur le sujet.

«Le conseil municipal a pris une délibération (…) pour pouvoir clôturer et aménager afin de mettre la population à l’abri de la maladie et de l’insécurité qui règne». Cette clôture, selon ses attentes, pourrait également éviter aux entêtés de venir nuitamment déverser les ordures malgré les interdictions.

Mouniratou LOUGUE

Burkina24

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