Enrôlement biométrique, Abidjan en deçà des prévisions
Le langage de vérité entamé il y’a deux semaines entre les délégués consulaires de Soubre et l’Ambassadeur Justin Koutaba s’est poursuivit le mercredi 29 octobre avec ceux de la juridiction consulaire d’Abidjan.
Ont pris part à cette rencontre d’échanges et de bilan à mi-parcours, le consul général d’Abidjan Daouda Diallo et le directeur d’exploitation de l’opérateur Snedai. Un bilan aux allures de diagnostic de l’enrôlement biométrique en cours qui a mal à ses chiffres et qui révèle des signes d’essoufflement seulement moins d’un an après son lancement.
42 000 personnes enrôlés en 3 mois après le début de l’opération, 61 287 au deuxième trimestre et 29 190 au troisième trimestre soit environ 130 000 enrôlés à ce jour, des chiffres bien en deçà de l’objectif initial de production et de distribution de 85 000 cartes mensuel soit un gap de près de 500 000 cartes à près d’un an du début de l’opération.
Des chiffres « très faibles par rapports aux objectifs de départ, aux projections générales et aux enjeux administratifs et politiques qu’il y’a derrière la carte consulaire » a noté le représentant de la diplomatie burkinabé en Côte d’Ivoire.
Alors, qui des autorités consulaires et diplomatiques, de l’opérateur SNEDAI et des délégués consulaires est comptable de ces chiffres qui sont allés décrescendo dans la juridiction consulaire d’Abidjan? Chaque acteur du processus reconnaît sa part de responsabilités dans les difficultés énumérées au cours du dialogue de vérité: insuffisance d’équipe d’enrôlement sur le terrain, problème de codes, lenteur dans la délivrance de carte, insuffisance de motos et de carburant, primes de payement jugés bas, absence de pièces administratives chez certains compatriotes du fait de la crise post-électorale mais aussi la naturalisation d’autres au détriment de la nationalité d’origine.
Il est aussi ressorti des interventions des délégués consulaires des quartiers d’Abidjan, de Man, Lakota, Divo, Guiglo, Fresco, Toupa, Bondoukou, Alepe ou encore Sikensi et Abengourou qu’un trafic d’escroquerie s’est développé autour de la délivrance de la carte d’identité consulaire biométrique, allant de la facturation de la prise en charge aux prestations de l’opérateur. Un surcoût souvent appliqué avec la complicité du délégué consulaire, toute chose à dénoncer et à sanctionner lorsque cela est avéré.
Dénoncer et punir tout trafic autour de la carte
Ce fut l’occasion de rappeler à tous que le coût de la carte est et demeure à 7 000f cfa quelque soit la localité d’enrôlement. L’occasion aussi de rappeler que l’ancienne carte consulaire n’est plus valable depuis le 31 mai dernier.
À ce propos, une note sera adressée à l’administration ivoirienne et aux institutions bancaires en Côte d’Ivoire afin que la nouvelle carte biométrique reprenne ses droits comme seule pièce valable pour la communauté burkinabé en Eburnie.
Snedai de son coté annonce un nouveau mode opératoire afin d’être plus opérationnel et plus performant dans l’opération. Dans la perspective de donner une nouvelle impulsion, une nouvelle dynamique, et de combler le gap, le consul Daouda Diallo s’est engagé à aller booster ses troupes sur le terrain, « vous ne serez plus seuls, nous serons à vos côtés pour qu’ensemble nous relevons le défi » dira t-il.
Le défi d' »un million, voir un million et demi d’enrôlés d’ici décembre » selon l’ambassadeur Justin Koutaba qui a tenu à dire tous ses remerciements et encouragements aux délégués consulaires pour le bénévolat et les a exhorté à faire en sorte que la diaspora burkinabé de Côte d’Ivoire mérite la confiance placée en elle en tant que pionnière de la carte consulaire biométrique.
Actualités oblige, des informations sur la maladie à virus ebola, les travaux de construction de la maison du Burkina et la situation politique au pays leur ont été présentées avec une exhortation aux prières pour la paix, avant de prendre rendez-vous courant novembre avec les délégués consulaires de Bouaké.
De la nécessité de missions consulaires
L’une des grandes difficultés rencontrées et par les délégués consulaires et par l’administration consulaire dans le processus d’enrôlement, c’est bien évidemment l’absence de pièces et de documents d’état civil pour nombre de burkinabé vivant en Côte d’Ivoire. La crise post-électorale qu’a connu ce pays d’accueil a durement éprouvé des compatriotes dont beaucoup ont perdu tout leurs biens.
Ce fut l’occasion pour le consul général de plaider pour des missions consulaires afin de doter chaque burkinabé de jugement supplétif. Daouda Diallo qui en fait une priorité de son mandat s’est voulu pour preuve des milliers d’enfants, de femmes et de jeunes dans la juridiction consulaire d’Abidjan qui sont sans documents administratifs.
Ce sera aussi la preuve de l’engagement pris par le ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale au lancement de la carte consulaire biometrique de tenir des audiences foraines pour régulariser la situation de tous les burkinabé concernés. Ce sera enfin le respect de la parole donnée.
Mariam Vanessa Toure
Attachée de presse, Ambassade du Burkina à Abidjan
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