RDC : Le Sénat désavoue le gouvernement
Qu’est-ce que le Sénat réservait-il au président Joseph Kabila, s’interrogeait la Rédaction de Burkina24 à la veille de l’examen du controversé projet de loi électoral. L’institution a répondu ce 23 janvier par un véritable camouflet au gouvernement congolais.
Après avoir reporté le vote de la loi à ce vendredi, compte tenu des violences et des morts de ces trois jours de manifestations, le Sénat a fini par « extraire » l’appendice qui suscitait tant de passion.
« L’actualisation de la liste électorale en fonction des données démographiques disponibles se fait dans le respect des délais constitutionnels et légaux prévus pour l’organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales », ont ainsi modifié les Sénateurs, faisant d’une pierre deux coups. Non seulement le recensement général n’aura plus lieu, mais aussi le Sénat intime au gouvernement d’organiser les élections dans les délais.
Léon Kengo wa Dondo, le président du Sénat, a ensuite expliqué que « l’article 8 avait initialement prévu à la fois le recensement et l’identification. Les amendements qui ont été portés à cet article parlent de données démographiques, [ils] ne parlent plus du recensement ou de l’identification parce que [ces derniers] allaient peut-être déborder sur les délais prévus par la Constitution et les lois pour les votes« , a relevé Jeune Afrique.
Les 80 sénateurs ont voté « oui » pour la nouvelle mouture du projet de loi électorale et le président s’est ensuite félicité d’avoir « été à l’écoute de la rue ».
Mais l’opposition ne doit pas pour le moment crier victoire, car il reste une dernière étape. L’Assemblée nationale et le Sénat n’ayant pas totalement parlé le même langage sur ce texte, il doit être soumis en dernier recours à une commission paritaire mixte Assemblée nationale-Sénat qui tranchera définitivement.
L’opposition a d’ailleurs prévu une manifestation le lundi contre le président Kabila
Pour rappel, le projet de loi électoral devrait introduire un recensement général des Congolais en vue d’actualiser le fichier électoral. Une opération qui aurait débordé sur les limites du mandat de Joseph Kabila, lequel doit rendre le tablier en 2016. Les manifestations qui ont éclaté ont fait 12 morts selon le gouvernement, 42 selon l’opposition.
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