Gilbert Ouédraogo chez le cardinal Philippe Ouédraogo

Dans le cadre de sa tournée de réconciliation, l’ADF/RDA était ce 27 février 2015 à l’archevêché de Ouagadougou. Il a été reçu par le cardinal Philippe Ouédraogo. Pour ce dernier, le bien commun devrait être la priorité de tous les Burkinabè.

Avant les événements des 30 et 31 octobre, il n’est pas passé inaperçu que l’église catholique avait exprimé de façon claire sa position sur la question qui cristallisait toutes les attentions, à savoir la modification de l’article 37.

L’église s’y était formellement opposée. Maintenant que les choses sont rentrées dans l’ordre, elle n’a pas hésité à ouvrir ses portes à son hôte, venu demander conseil. C’est ainsi que Me Gilbert Noel Ouédraogo a remercié l’église pour « le rôle d’alerte qu’elle a joué bien avant la crise ».

A l’heure d’après insurrection, l’ADF/RDA mène des tournées pour la réconciliation et le pardon. Et aux autorités coutumières comme religieuses, Me Gilbert Ouédraogo a toujours demandé l’intercession pour la réconciliation. Auprès du cardinal, le message est resté le même : « nous avons souhaité que l’église catholique puisse intercéder pour que l’inclusion, la réconciliation soit une réalité ».

Le cardinal a salué cette visite et se dit honoré : « au-delà de ma personne c’est l’église catholique qu’ils sont venus honorer ». Pour son éminence, il est temps de tourner la page. Et après l’insurrection, place doit être faite au pardon : « nous sommes à une étape nouvelle, une étape de réconciliation, une étape de pardon ».

Il a également exprimé deux souhaits qui lui tiennent à cœur. De prime abord, il attend des Burkinabè la culture du dialogue inclusif : « nous sommes des grains d’un même et unique panier, condamnés à vivre ensemble ». Le deuxième souhait est relatif à la bonne marche de la transition. Le cardinal espère un aboutissement heureux et a émis le vœu de voir la recherche du bien commun l’emporter sur le bien des individus et des groupes.

Les conseils n’ont pas manqué au menu des échanges. Cela a été l’occasion pour Me Gilbert Ouédraogo de revenir sur des propos qu’il avait tenus et que certains utilisent à sa charge. Ce sont ces propos disant qu’il n a de leçon à recevoir de personne.

Il fait la mise au point contextuelle, car selon lui, « quand nous disions que nous n’avions de leçon à recevoir de personne, à l’époque nous nous adressions à des adversaires politiques, dans un débat politique.[…] Nous avons besoin de conseil naturellement et c’est la raison pour laquelle nous allons vers les uns et les autres, non pas pour nous seulement, mais pour le bien de notre pays le Burkina Faso parce que nous mettons le bien du Burkina en avant de notre formation politique ».

Il reste à l’ADF/RDA de rencontrer la communauté musulmane et de poursuivre la tournée dans l’ouest, le centre-sud et le nord du pays.

Issouf NASSA

Burkina24