Mont Péko: Adama Sankara dénonce une cabale contre un ressortissant burkinabè
Le président des Ivoiriens d’origines burkinabè, Adama Sankara, a tenu ce vendredi 20 mars 2015, un point de presse à la Maison de la Presse à Abidjan sur l’arrestation d’un ressortissant burkinabè du nom de Kiébré Seydou, Secrétaire Général du Conseil représentatif des populations du Mont Péko (Cromp). Il interpelle vivement les autorités ivoiriennes et burkinabè ainsi que les organisations de droits de l’Homme sur les ‘’injustices’’ dont sont objet, tout particulièrement, la communauté burkinabè estimée a environ 30.000 âmes vivant dans cette zone de l’ouest de la Côte d’Ivoire.
C’est en présence du président de l’Association des Sans Voix, Daouda Kaboré et des responsables du Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabè en Côte d’Ivoire (CAMJB-CI), ainsi que de la coordination des associations burkinabè en Côte d’Ivoire (CABCI), que Adama Sankara a relaté les circonstances de l’arrestation de Kiébré Seydou, le 04 Mars dernier par le juge Hien Marcel de la juridiction de Guiglo dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Il a été mis aux arrêts pour ‘’ extorsion de fonds et escroquerie’’ suite à la plainte portée par deux de ses compatriotes, Vincent Bingouré et Sana Mamadou, tous les deux cosignataires avec lui (Kiébré Seydou) du compte bancaire dont ils estiment le contenu détourné par ce dernier.
Cet état de fait a suscité des interrogations chez le conférencier, convaincu d’une justice à double vitesse qui ne devrait être tolérée par les organisations des Droits de l’Homme qu’il a invitées à réagir sur ce dossier.
L’origine des faits
« Après l’arrestation d’Amadè Ourémi en mai 2013, raconte Adama Sankara, les autorités ivoiriennes ont demandé le départ des infiltrés du Mont Péko. Le parc devant être rétrocédé à la coopération Suisse et reboisé à terme.
Face à cette situation, les 30.000 clandestins concernés, dont une forte communauté burkinabè, ont dû approcher Kiébré Seydou, opérateur économique pour lui demander d’intervenir auprès des autorités locales en leur faveur…
Kiébré Seydou se tourne alors du côté d’Abidjan où il prend attache avec Zébret Souleymane. Ce qui va aboutir à la mise en place du Conseil représentatif des populations du Mont Peko (CROMP) en juin 2014… Zébret Souleymane est alors élu président et Kébré Seydou, Secrétaire Général de ce Conseil ».
Grâce à l’action du Conseil représentatif des populations du Mont Péko (Cromp), les autorités diplomatiques du Burkina Faso en Côte d’Ivoire, politiques et administratives de la région du Guémon dont relève le mont Péko et gouvernementales de la Côte d’Ivoire prennent conscience de la catastrophe humanitaire latente dans cette partie de l’ouest ivoirien.
Toutefois, le conférencier notera qu’ « en octobre 2014, le président du Comité de gestion du Parc du Mont Peko, le Préfet donc, crée huit ports secs pour la commercialisation du cacao. Ces huit ports secs, selon les clandestins et le CROMP qui a animé plusieurs conférences à cet effet, sont gérés par seize points focaux.
Dès la mise en place de ces ports secs, les clandestins ont commencé à se plaindre d’un prélèvement de 100 F CFA sur le kg de cacao. Entre-temps le Cromp qui devrait défendre leurs intérêts a été suspendu par le Préfet.’’
De péripéties en péripéties, Kiébré Seydou ‘’devenu apparemment gênant’’ pour les autorités locales qu’il accusait, preuves à l’appui dans la presse, d’être les principaux bénéficiaires des 100 FCFA prélevés sur le kg du cacao qui sortait du Mont Péko, se retrouve incarcéré.
‘’Dans un mémorandum remis à l’Office ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), le principal mis en cause avait pourtant expliqué dans les moindres détails l’usage fait de l’argent collecté et clairement indiqué ceux à qui il profitait’’, a estimé Adama Sankara.
Le plaidoyer d’Adama Sankara
Pour Adama Sankara, la solution pour un règlement responsable tenant compte de la préservation des intérêts de la communauté burkinabè dans le Mont Péko passe par la mise en place effective par les chefs d’Etats ivoirien et burkinabè de « la commission mixte sur le cas du Mont Péko ».
Il a reçu le soutien des représentants des mouvements de défense des droits de l’homme ivoirien et burkinabè promettant se saisir du dossier pour que justice soit rendue à Kiébré Seydou.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
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