Projet de centrale nucléaire au Burkina : « Merci monsieur Diabré ! »

Ceci est une lettre ouverte d’un étudiant adressée au président de l’UPC Zéphirin Diabré en rapport à son idée d’une centrale nucléaire au Burkina.

Monsieur Zéphirin Diabré, j’ai découvert votre projet de centrale nucléaire sur les colonnes de certains journaux. Et franchement, j’ai été édifié de voir que parmi nos potentiels présidentiables, il y a des gens capables de réfléchir au futur, des gens de vision. En effet, l’électricité relève, peut-on dire, de la souveraineté nationale. Tant que nous dépendrons des interconnexions et autres débrouillardises, nous aurons à la place de la lumière des « clignotants », pour emprunter la métaphore de Sams’K le Jah.

Mais par-dessus les compétences techniques et la volonté réelle dont vous êtes dotées, c’est votre vision même qui est admirable. Le fait de ne pas vous limiter à des slogans creux et folkloriques comme certains, en proposant du concret et de nouvelles perspectives au Burkina. Certains s’excitent déjà à l’annonce de l’idée. C’est normal !

Les mêmes qui crient au loup, ce sont ceux qui ont étalé leur incompétence pendant 26 ou 27 ans de règne. Que peuvent-ils faire en 5 ans qu’ils n’ont déjà échoué à faire en 26 ans ? Ce sont ceux-là qui ont préféré piller notre Burkina et fêter leurs milliards plutôt que de construire une vision pour la Nation. Ces personnes-là ont intérêt à ce qu’il y ait de l’obscurité, pour poursuivre leurs séances de jambes en l’air dans leurs sièges. Ils n’ont plus de nouveau à proposer aux Burkinabè, comprenez-les !

Ce sont des conservateurs qui ont peur qu’une idée révolutionnaire change qualitativement la vie des Burkinabè et remette en cause leur piètre bilan d’un quart de siècle. Soyez indulgent envers eux. Il faut qu’ils disent que le nucléaire, c’est très couteux, c’est risqué, c’est irréaliste. La réalité est qu’ils sont inféodés à la médiocrité, à la pensée courte et au « vivre au jour le jour ».

Et ils ont peur que les yeux des Burkinabè s’ouvrent davantage. Ils ont formaté une catégorie de jeunes achetables et malléables qui ont pour slogan « Oui chef ». Ces jeunes qui ne sont que des miliciens et des « hommes de gourdins» recyclés, sont des malheureux qui s’ignorent. Que Dieu les pardonne !

Les jeunes qui pensent comme moi sont les plus nombreux. Nous refusons qu’on nous enferme à nouveau dans le « lib lib », les promesses non-tenues, la barbarie et le terrorisme politique. Nous savons que ce que l’Egypte et l’Afrique du Sud ont réalisé, nous pourrons le faire. OUI, NOUS Y PARVIENDONS ! Nous avons parmi nous un compatriote qui dirige l’AIEA, et plein d’autres physiciens et ingénieurs compétents dans la diaspora.

Nous sommes émancipés et prêts pour voir loin et grand comme vous le dites. Nombreux d’entre nous travaillent dans l’industrie, la soudure, le froid, la coiffure,… ils vivent de courant. D’autres sont au village et pourraient passer toute leur vie sans avoir le courant chez eux, car la SONABEL couvre seulement 17 pour cent des ménages (et n’arrive même pas à les approvisionner régulièrement). Donc, Monsieur Diabré, nous n’attendons plus que les détails par rapport à votre projet de nucléaire. Sans courant, il n’y a pas de progrès possible.

Et nous savons que les panneaux solaires ne nous mènent nulle part, nos barrages sont secs ; le pétrole coute cher, s’épuise chaque jour et provoque la pollution. Il faut une solution complémentaire, si nous ne voulons pas dans 5, 10, 15 ans entendre chaque semaine le communiqué traditionnel annonçant le programme de délestage. On est fatigué des VP (les Vieillures Politiques).

Merci Monsieur Diabré !

Ilboudo Guillaume, étudiant à l’Université de Ouagadougou