Zambédé Théodore Sawadogo : « Nous tenons compte du contexte actuel »
Les 9 et 10 mai prochains, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) tiendra son congrès ordinaire en vue de designer ceux qui vont conduire la destinée du parti. Premier congrès après les évènements des 30 et 31 octobre 2014, plus de 4000 personnes sont attendus à ce rendez-vous. Dans cet entretien réalisé le 6 mai 2015, Théodore Zambédé Sawadogo, premier vice-président du comité d’organisation, parle des préparatifs et aussi de la désignation du futur candidat du parti.
Burkina24 (B24) : Comment se passent les préparatifs de ce congrès qui se tient quelques mois après l’insurrection populaire ?
T.Z.S : C’est vrai que c’est un congrès qui se tient après l’insurrection populaire, mais je voudrais simplement vous dire que c’est un congrès qui se prépare comme tous les congrès.
Nous avons mis en place un certains nombre de commissions et nous avons également sollicité l’accompagnement du secrétariat exécutif national qui est l’organe qui gère et qui organise ce congrès.
Depuis le début de l’année, nous avons mis en place un directoire qui est chargé de gérer les affaires du parti, mais en matière d’organisation du congrès, c’est le secrétariat exécutif national (SEN) qui est responsable.
Le SEN a donc donné des directives comme d’habitude et nous sommes à pied d’œuvre pour réussir ce congrès à travers les missions que nous avons données à différentes commissions d’organisations.
B.24 : Mais est-ce qu’il existe une différence entre l’organisation de ce congrès et ceux passés ?
T.Z.S : Non… c’est un congrès ordinaire. Sur le plan organisationnel, ce sont les mêmes commissions qui travaillent, sur le même nombre de participants qui vont venir, ce sont les mêmes stratégies qui seront développées.
Mais c’est vrai qu’après l’insurrection, nous ne sommes pas dans les mêmes conditions que les fois passées. C’est une donnée que nous avons intégrée dans l’organisation. Et nous avons demandé à tous les camarades, d’intégrer cette donne parce qu’un parti, c’est un parti. C’est d’abord l’engagement et le reste suit. L’un dans l’autre, je pense qu’on va surmonter ces difficultés afin de mieux organiser le congrès.
B.24 : Combien de personnes sont attendues pour ce congrès ?
T.Z.S : Nous attendons environ 4000 participants comme d’habitude. Ils viennent des 45 provinces du Burkina Faso. Mais le plus gros lot sera issu de Ouagadougou.
Nous avons voulu pour cette année que les délégations provinciales viennent en masse pour constater de visu que notre parti est toujours en vie, qu’il y a une dynamique à l’intérieur et que quoi qu’on dise, le CDP est toujours devant.
B.24 : Et qu’est ce qui sera à l’ordre du jour pour ce congrès concrètement ? Est-ce simplement le renouvellement du bureau ou la désignation d’un candidat pour les élections présidentielle ?
T.Z.S : Non… Ce congrès est un congrès ordinaire. Il a son agenda qui est posé. Le thème central de ce congrès est un thème qui est important, « Face aux défis actuels et futurs au Burkina Faso, bâtissons un CDP adapté à notre temps ».
Cela veut dire que nous tenons compte du contexte actuel. On va réorganiser notre parti en tenant compte de l’environnement, de la nouvelle donne, de la prise en compte de la jeunesse, des femmes. Enfin tout ce qui pourrait influer la vie d’un parti.
Autrement dit, une nouvelle direction. Maintenant, le congrès est organisé comme d’habitude. Nous avons un ordre du jour, nous avons un grand thème et des sous thèmes qui vont faire l’objet d’examen par les commissions. D’ailleurs nous avons trois commissions qui vont travailler et soumettre des rapports en plénière qui seront adoptés.
Pour le candidat, je crois que pour l’instant, on est en train de voir.
B.24 : Mais qui serait capable de gérer le CDP après l’insurrection ?
T.Z.S : Non… c’est le congrès qui décide. Mon avis ne compte pas.
B.24 : Vous n’avez pas de favori ?
T.ZS : Non… mon candidat ne compte pas. Mon favori ne compte pas aussi. C’est le congrès qui décide.
B.24 : Mais est ce qu’on pourrait revoir Assimi Kouanda de nouveau à la tête du parti ?
T.S.Z : Je dis bien que mon avis ne compte pas. Je ne sais pas. C’est le congrès qui va décider. Si les 4000 délégués qui vont venir estiment qu’il peut revenir, alors il viendra. Si les 4000 estiment qu’il faut une nouvelle tête, une nouvelle direction, alors nous allons aussi dans ce sens.
B.24 : L’actualité c’est aussi, la probable exclusion du CRAC, selon son premier responsable de l’organisation du congrès. Alors que dite vous de ses affirmations ?
T.Z.S : Non… Moi je parle en termes de jeunesse du parti. Tous les jeunes du CDP ont été invités à participer activement aux travaux. Donc CRAC ou pas CRAC, ce qui nous intéresse, c’est le CDP.
B.24 : En termes clairs, il n’y a pas eu exclusion ?
T.Z.S : Mais non. Moi je ne sais pas pourquoi on va exclure le CRAC. S’ils font partie de la jeunesse et qu’ils agissent en conformité avec les textes du parti, je crois qu’il n’y a pas de problème.
Interview réalisée et transcrite par Bienvenue APIOU
Burkina24
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