Remaniement ministériel : « On fait confiance au Chef de l’Etat » (Adama Kanazoé)
Le Président du Faso Michel Kafando a effectué un remaniement ministériel pour venir à bout de la crise qui est née entre le Premier ministre Isaac Zida et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Quelques responsables de partis politiques, contactés par Burkina24, donnent leur appréciation. La plupart des réactions se focalisent sur le départ du gouvernement du ministre de la sécurité Auguste Denise Barry.
Tahirou Barry, président du Parti pour la renaissance nationale (PAREN)*
« Auguste dérangeait, il vient d’être liquidé »
Le Faso continue toujours de dévorer ses valeureux fils. Sankara dérangeait, il a été liquidé par les armes; Norbert dérangeait, il a été liquidé par le feu; Auguste dérangeait, il vient d’être liquidé… politiquement. La liste n’est certainement pas close. Les valeurs de la transition sont en danger! Les martyrs se lamentent déjà dans leurs tombes toujours assombries. Le réveil des patriotes doit être impératif!
Mamadou Bénon, secrétaire national chargé à l’organisation de la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA)
« C’est une excellente chose d’avoir débarqué Barry »
Pour le remaniement, c’est une excellente chose. Je connais le nouveau ministre de l’administration territoriale Youssouf Ouattara qui est un professionnel. Le fait de mettre Youssouf Ouattara là-bas comme ministre de l’administration du territoire, il a une connaissance assez pointue du territoire. Et l’ensemble des administrateurs du territoire à l’étape actuelle sont dans la grande majorité ses étudiants. Cela est une excellente chose.
Et sur le plan de la moralité, c’est quelqu’un qui est vraiment très droit, honnête et sincère qui fait son travail en tant que technicien. Il a été secrétaire national du Conseil économique et social. Il a occupé de hautes fonctions au niveau de la fonction publique. Il connait l’appareil administratif sur le bout des ongles. Sa désignation est donc une excellente chose.
C’est aussi une excellente chose d’avoir débarqué Barry. Il n’a pas su se mettre dans la peau d’un homme d’Etat, d’un gouvernant, d’une autorité supérieure. Il s’est laissé emporter par un certain nombre de sentiments qui sont des sentiments personnels dus à l’euphorie de la question de la transition.
Ce qui l’a emmené à poser un certain nombre d’actes qui sont des actes véritablement répréhensibles. Les premiers actes, ce sont les arrestations arbitraires. Le deuxième acte, c’est sa volonté manifeste de se substituer au pouvoir judiciaire, donc la justice elle-même et les officiers et agents de police judiciaire.
Ce n’est pas son rôle. Et le clou de toutes les bévues de Barry, c’est d’avoir introduit une loi qui modifie le code électoral. Et dès que la loi gouvernementale a été introduite, il n’a pas eu la présence d’idée d’encadrer, parce que le gouvernement avait la possibilité de retirer ce projet de loi avant que, si cela ne leur convenait pas et sur sa mouture définitive, donc les amendements du CNT (Conseil national de la transition, NDLR) ne leur convenaient pas.
Il a accepté et cela revient à dire en réalité que ce n’est pas de la loi Cheriff (président du CNT, NDLR), mais c’est la loi Barry Denise Auguste. Voilà donc un ensemble de faits qui me font dire que c’est une excellente chose que ce soit la personne qu’on a nommée et que ce soit la personne qu’on a enlevée du département.
Adama Kanazoé, président de l’Alliance des jeunes pour l’indépendance et la République (AJIR)
« Nous ne pensons pas qu’un individu soit indispensable »
Je crois qu’il y a eu de la part du chef de l’Etat l’effort de respecter certaines dispositions de la charte en ce sens que le nombre de ministres n’a pas varié. La charte a été assez claire sur le nombre de ministres au niveau du gouvernement.
A travers la parade qui a été trouvée, je pense qu’il a réussi à ne pas faire une entorse à cet aspect de la charte. Au-delà de cela, il y a aussi qu’on pense qu’il y a là-dedans une espèce de compromis. Etant donné qu’il est à présent le responsable à la fois des questions sécuritaires et également des questions de défense.
Peut-être que c’est le compromis qu’il a dû avoir avec les forces de défense et de sécurité pour assurer à la transition une suite paisible. Nous n’avons pas de commentaire particulier quant à la qualité des uns et des autres parce que nous ne pensons pas que ce soit un individu qui soit indispensable. Nous ne sommes pas dans cette logique-là. Ce sont des institutions. On a des hommes de main qui doivent pouvoir faire le travail. On fait confiance au Chef de l’Etat.
On imagine qu’il y a eu des garanties de part et d’autre. Notre préoccupation est toujours la même. Au-delà de ce gouvernement, au-delà de ces solutions, de ces deux décrets qui semblent avoir résolu la crise, la question que nous on se pose toujours, c’est quelle garantie que le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ne va pas sortir le 10 octobre pour tirer et réclamer le départ de Zida encore une fois ? Qu’est-ce qu’il a pu avoir comme garantie auprès du RSP ?
On a aucune idée parce qu’on ne sait pas non plus ce qui suspendrait la revendication du RSP et ce qu’on a pu leur donner pour obtenir les deux décrets. Ce serait bien qu’on ait un peu plus de lisibilité pour être plus tranquille. Pour le reste, nous n’avons pas de vision particulière. On demande que la charte puisse être respectée et on leur souhaite une bonne suite.
Propos recueillis par Abdou ZOURE et Oui Koueta
Burkina24
* La réaction de Tahirou Barry a été reprise sur son profil Facebook
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C’est le colonel Barry parce qu’il a tenu ferme pour rappeler ? l’ordre tous ceux qui croient qu’ils ont achet?/vendu le Burkina Faso. Merci beaucoup au colonel Denise BARRY, pour le travail abattu… Ne nous laissons pas embrouiller cette Transition va et doit aboutir. Dieu Lui-m?me est au Contr?le. Courage ? tous ceux qui pensent que notre h?ritage et celui de nos enfants, le Burkina Faso, n’est pas ? brader.Il n’y a qu’un enfant maudit pour s’amuser avec ce qu’il a h?rit? de son p?re… La Lutte Continue.