Gestion intégrée des frontières: Les acteurs réunis pour statuer sur la documentation en la matière
La première session du Conseil des frontières de la Commission nationale des frontières (CNF) a débuté ce 27 juillet 2015 et prendra fin le mardi 28 juillet 2015. Ce sera l’occasion pour la commission de statuer sur la documentation en matière de gestion des frontières en vue de l’écriture des orientations y relatives.
« La géographie ne laisse pas au pays le choix de son camp ». C’est par cette citation de Raymond Aron, politologue et sociologue français que Gilles Thibault, ambassadeur de France, a débuté son intervention lors de l’ouverture de la première session de la CNF, avant d’ajouter que le camp du Burkina est celui de tous ses voisins que sont les six pays limitrophes.
Youssouf Ouattara, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation dans son allocution, a lui, d’abord rappelé que la création des frontières africaines a été motivée par des « intérêts géostratégiques des puissances coloniales ». Il cite pour cela Hailé Sélassié en ces termes: « L’Afrique fut déchiquetée et découpée au moyen de frontières arbitrairement établies ».
« Arbitraires », les frontières le sont pour Youssouf Ouattara aussi. Les raisons sont qu’elles ont été définies sans les premiers concernés que sont les populations locales mais aussi et surtout parce qu’ayant contribué à la fragmentation d’une « unité socioculturelle homogène ». Cette fragmentation a créé des défis pour les pays africains, les obligeant à trouver des mécanismes pour y faire face.
Le Programme Frontière de l’Union africaine en fait partie. Le ministre de l’administration territoriale a lié la création de la Commission nationale des frontières (CNF) à l’une des recommandations de ce programme. Pour lui, la tenue de cette session est « plus que capital » au regard de la période « difficile » que traverse la sous-région.
Et Santhosh Persaud, premier secrétaire de l’ambassade de l’Allemagne, d’ajouter que « quand les frontières ne sont pas bien délimitées et démarquées, elles entrainent des conflits récurrents entre Etats avec des conséquences néfastes ».
En témoigne l’implication de son pays dans le bornage de la frontière avec le Mali voisin (403 sur 1303 km), l’appui financier qui a permis d’établir le diagnostic territorial des 10 régions frontalières et l’élaboration de la Stratégie nationale des frontières.
C’est pour permettre une meilleure gestion de ces frontières que la première session de la commission nationale des frontières a été convoquée. Cette session vise enfin à examiner et valider le rapport national diagnostic des localités frontalières, la stratégie nationale des frontières et le Programme d’appui à la gestion intégrée des frontières. Elle est prévue pour prendre fin ce mardi 28 juillet 2015.
Oui Koueta
Burkina24
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