La CODEL ou une nouvelle façon d’observer les élections
La Convention pour l’observation domestique des élections (CODEL) veut apporter une autre façon d’observer les élections au Burkina. Elle a lancé ce 7 septembre 2015, en partenariat avec d’autres ONG, une série de formations qui devraient permettre à 4 000 observateurs « domestiques » de suivre de bout en bout les opérations de vote le 11 octobre 2015, depuis l’ouverture des bureaux de vote jusqu’à leur fermeture et la centralisation des résultats.
« Par le vote massif des citoyens, une autre vie peut et doit être possible. Les longues années d’oppression et de répression déguisées, les comportements qui ont commencé à changer, changeront par votre voix si vous vous y mettiez sérieusement (…) ».
Ces propos sont de Me Halidou Ouédraogo, président de la CODEL, pour mettre expliquer les 4 000 observateurs qu’elle se prépare à « disséminer » dans les bureaux de vote lors des élections de 2015. Avant que ces personnes, qui doivent être les yeux et les oreilles de la société civile pendant le déroulement du scrutin, n’aillent sur le terrain, il faut qu’elles aient les moyens de leur politique.
C’est ainsi qu’une série de formations ont été concoctées à leur endroit. Les rudiments de l’observation des élections leur seront inculqués par des experts, dont la formation a débuté ce 7 septembre 2015, en présence du ministre en charge de l’administration territoriale, Youssouf Ouattara, du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Barthélémy Kéré et des partenaires techniques et financiers, représentés par l’ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibault.
Contenu. Concrètement, cette formation vise, selon Abdoul Karim Saïdou, directeur exécutif par intérim du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) chargé de la dispenser, à apporter à la trentaine d’experts le cadre juridique des élections et les rudiments de l’observation électorale.
Les 4 000 observateurs, qui bénéficieront ensuite de cette formation, selon les explications du président de la CODEL, Me Halidou Ouédraogo, veilleront à suivre les opérations de vote et, munis de téléphones smarphones, retransmettront les différents résultats jusqu’à un centre de veille qui les distillera auprès des électeurs. Ces observateurs devront aussi être présents dans les bureaux de vote jusqu’à la centralisation des résultats.
Collaboration avec la CENI. L’initiative de la CODEL vient en appui à la CENI. « C’est une opération de collaboration », reconnaît Me Barthélémy Kéré, qui précise toutefois que les observateurs ne « proclameront pas de résultats provisoires », une prérogative réservée seulement à la CENI.
Cependant, il ajoute qu’ils pourront signaler tout dysfonctionnement à l’équipe de l’instance électorale qui peut faire les réparations adéquates de façon efficace et diligente.
Une « observation créatrice, active, d’innovation » qui va « garantir que les résultats que nous allons sortir ne seront pas des résultats fabriqués en laboratoire », conclut Me Kéré.
« Ces élections revêtent une importance particulière pour le Burkina Faso », rappelle Youssouf Ouattara, ministre en charge de l’administration territoriale, qui a apporté son soutien à l’initiative.
Me Halidou Ouédraogo a exhorté les observateurs à être attentifs à la formation et a prévenu que la procédure sera rigoureuse, car, dit-il, « nous voulons que l’ensemble des citoyens aillent à ces élections en toute confiance ».
Abdou ZOURE
Burkina24
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