Crise au Burkina Faso: Les intellectuels et la classe politique africaine réagissent
Pascal AFFI N’GUESSAN, Président du FPI, homme politique ivoirien » Nous sommes solidaires du peuple burkinabè »
Nous témoignons notre solidarité au peuple burkinabè dans ces moments difficiles. Nous même avons connu ces difficultés ; donc nous mesurons les souffrances que les Burkinabè doivent endurer à l’heure actuelle. Nous leur demandons de tenir, de rester fermes dans leur conviction, de continuer de se battre pour la démocratie, pour la paix et le progrès de ce pays.
Et demander à tous les Africains de ne pas perdre espoir, parce que l’histoire nous enseigne que la construction nationale est un travail de longue haleine. Les pays développés ont connu des moments plus difficiles, mais aujourd’hui ils sont ce qu’ils sont justement, parce qu’ils ont su tirer les enseignements de ces moments de difficultés.
Nous aussi nous devons faire en sorte que ces difficultés que l’Afrique connait servent de levier à la renaissance et la l’émergence et à la restauration de la dignité de Africains.
Moussa MARA, ancien Premier Ministre malien: « C’est un crime contre le peuple Burkinabé »
Cet acte est une forfaiture et un crime contre le peuple Burkinabé et l’esprit de sa révolution de 2014. Les auteurs de ce coup de force sont à contre-courant de l’Histoire et seront bien avisé de revenir en arrière, de libérer sans condition les personnalités prises en otage, de laisser la transition suivre son cours et la campagne électorale démarrer et de permettre au Burkina FASO d’entrer dans une période de gouvernance normale.
Ils seraient aussi mieux avisés d’abandonner tous leurs pouvoirs de nuisance et de créer les conditions de la mise en place d’une armée et des forces de sécurité républicaines dans ce beau pays.
Je souhaite que les forces vives du Burkina fassent ce qui est possible pour leur faire entendre raison. La communauté internationale, de la CEDEAO aux nations unies en passant par l’union africaine, doivent aider le Burkina dans ce sens.
Moussa MARA
Moïse T. KEREKOU, homme politique béninois: »un Premier Ministre soldat laissait entrevoir les prémices d’un échec »
»Le dernier événement au Burkina prouve que la transition politique a connu un revers malheureux. Une transition politique avec comme Premier ministre un soldat laissait déjà entrevoir les prémices d’un échec. Dans un processus de démocratisation amorcé dont la transition est une étape indispensable, la place de l’armée est dans les casernes. C’est ce que nous avons fait au Bénin et cela a marché ».
Anicet NIYONKURU, opposant Burundais
Les putschistes burkinabés qui sont dirigés par le Général Gilbert Diendéré sont déterminés à contrôler et garder le pouvoir coûte que coûte. Effectivement comme les forces putschistes de Bujumbura, les militaires du RSP tirent à balles réelles sur les manifestants contre le coup d’Etat et on enregistre des dizaines de morts et plusieurs jeunes arrêtés!
Les tentatives de médiation des Présidents sénégalais et guinéens viennent de connaître un échec très décevant pour le monde entier : Diendéré et sa clique veulent garder le pouvoir d’une main de fer, ils ne veulent pas du tout la poursuite du processus électoral.
Face à cette détermination de l’armée putschiste, le peuple burkinabé quant à lui, surtout les jeunes du « balai Citoyen », sont déterminés à barrer la route aux putschistes. Ils viennent de réouvrir une radio qui va coordonner les actions à mener et annoncent déjà la mise en pratique de la stratégie de « FOURMIS MAYAS », c’est-à-dire, tout le monde dehors, partout et en même temps.
Face à ces deux déterminations face à face, deux scénarios sont possibles :
– Le cas du « Forcing Nkurunziza » : Les putschistes se maintiennent de force, tuent et emprisonnent tous les jeunes actifs du « Balai Citoyen, appauvrissent le Burukina et provoquent des migrants vers les pays voisins, se foutent du reste de la population et ne se content que de leur pouvoir, jusqu’à ce qu’un autre putsch surviendra!
– Le cas de la « Chasse du Général Guéhi Robert » (Côte d’Ivoire) : Le peuple s’organise et bloque partout, les militaires se divisent et une partie va du côté du peuple, la junte ne peut faire aucune activité et se retrouve coincée dans une zone très limitée, etc. En ce cas, le leader putschiste s’exilerait ou céderait le pouvoir sous conditions.
Connaissant le peuple burkinabé ; si la résistance continue comme elle vient de commencer, le deuxième scénario est le plus plausible et le peuple en sortirait vainqueur. Peuple du pays de l’homme intègre, reste courageux!
Franklin Nyamsi, intelectuel camerounais, Professeur agrégé de philosophie à Paris en France
La tournure des événements au Burkina Faso ne me surprend pas du tout. Le Conseil National de la Démocratie, dont la légitimité morale est incontestable, n’a désormais qu’un devoir: des élections démocratiques, c’est à dire transparentes, inclusives et exemplaires au Burkina, afin de restaurer des institutions démocratiques que la Transition MPP avaient gravement dévoyées. Le Général Diendéré connaît bien le Burkina Faso et saura le sécuriser. Il a le soutien de l’armée. Il a le soutien des vrais démocrates burkinabé, rassemblés au sein de l’alliance CDP-ADF RDA. Il a le soutien du pays profond.
Il a le soutien de tous ceux qui comprennent à travers le monde, la géostratégie ouest-africaine. Les remueurs de tombes, qui veulent lui faire porter le fardeau de la mort du Capitaine Thomas Sankara ne doivent pas oublier qu’avant de tomber, le Capitaine Thomas Sankara avait fait exécuter de nombreux citoyens burkinabé, tels par exemple les exécutés du 11 juin 1984, à Ouagadougou, dont personne ne songe à aller exhumer les tombes, et à demander qu’on juge les héritiers de Sankara pour leur assassinat. LeBurkina Faso a besoin de rentrer dans le cercle vertueux de la démocratie, pas de choir dans un cycle stérile de vengeances imaginaires. Et cela est valable pour toutes les luttes démocratiques africaines…
André Sylvère KONAN, journalisteet écrivain ivoirien
A mon avis (et je peux me tromper) ceux qui accusent à mots couverts, des autorités ivoiriennes, dans la crise qui secoue le Burkina Faso, le font soit par mauvaise foi politicienne (parce qu’ils détestent Ouattara ou combattent sa politique), soit par ignorance des enjeux
politiques. Question par absurde: quel chef d’Etat serait suffisamment fou, pour soutenir le renversement d’un pouvoir chez son voisin qui est sur le départ, alors que lui-même s’est lancé dans sa propre réélection, alors qu’il sait que les soulèvements des peuples sont
contagieux (cf printemps arabe) et alors qu’il a de bons rapports avec les deux voisins candidats sérieux au titre ? Diendiéré est un homme intelligent, qui a choisi, tel un traître cynique, un moment inattendu,pour frapper.
A mon avis, son action a été motivée par deux choses:
l’affaire Sankara, dont le résultat des enquêtes devrait être dévoilé hier et l’exclusion du CDP, parti dont le numéro 2 est une certaine Fatou Diendiéré (derrière chaque décision décisive dans l’histoire de l’humanité, se cache souvent une femme) et dont le candidat n’était autre que son ami Eddie Komboïgo, qui rêvait d’être, sinon au second tour, du moins le troisième homme de la présidentielle d’octobre.
D’une part, il a vu son avenir judiciaire s’assombrir et d’autre part, il a vu que l’avenir politique de ceux qu’il utilise comme béquille était tout autant sombre. Il est passé à l’acte. Mais je vous assure Diendiéré qui cherche davantage à se protéger face au futur homme fort du pays, qu’à oeuvre pour la démocratie dans son pays, reste un soldat perdu.L’heure des comptes arrive, surtout dans l’affaire Norbert Zongo…Pour ce qui est de l’implication ou non, de Blaise Compaoré (qui serait à Brazzaville, via Rabat, au moment des faits), je donne ma langue au chat..
Boubacar KOUMARE, intellectuel Malien à Sikasso
Jamais une révolution n’a donné de l’espoir à la jeunesse du continent comme la votre, elle a été pour nous l’étoile polaire qui a illuminé le présent et le futur du continent.
Nous vous savons braves dignes travailleurs et hospitaliers. Nous ne doutons point que vous allez parachever cette révolution en mettant en échec ce coup d’État inopportun assassin et insultant pour toute la jeunesse africaine. Vous réussirez car vous en avez le devoir et vous en êtes conscients.
Aucune oppression barbare ne doit vous faire baisser l’échine,peu importe la durée mais vous devez tenir pour l’honneur de la jeunesse du continent des hommes femmes et enfants d’Afrique qui ont misé tout espoir en vous.
Le coeur meurtri, dévasté la mort dans l’âme je suis mais souvenez vous de ce que disait Joseph ki zerbo » nan Lara an Sara ».
Propos recueillis par Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
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Mr. Franklin Nyamsi, vous ne connaissez rien de Diendere, vous etes un pietre intellectuel qui n’est conduit que par votre estomac. pardon, vous ne meritez pas d’etre appel? intellectuel parceque votre raisonnement depend de l? ou vous « remplissez » votre tube digestif. Malheureusement votre champion agonise actuellement, il negocie une porte de sortie.