Augustin Loada : « Je n’ai pas eu l’occasion de m’expliquer avec ces ravisseurs »
A sa sortie du premier conseil des ministres d’après coup d’Etat, Augustin Loada, ministre en charge de la fonction publique, séquestré avec le Chef de l’Etat Kafando, lors du coup d’Etat, a été interrogé sur ses conditions de détention et la suite dans son département.
Lors de votre séquestration, avez-vous eu l’occasion d’échanger avec vos interlocuteurs ?
Augustin LOADA : Je n’ai pas eu l’occasion d’échanger avec les ravisseurs parce que c’était vraiment un enlèvement mais j’ai pu imaginer à travers les vociférations des agresseurs qu’ils en voulaient à ma personne et celle du collègue en charge de l’Habitat parce qu’ils considéraient que nous étions des ministres juristes qui donneraient des mauvais conseils aux plus hautes autorités de l’Etat, donc ils considèrent que nous serions à la base des dispositions juridiques qui excluraient leurs partisans du jeu électoral.
Est-ce qu’ils vous l’ont dit ?
A.L : Non, mais à travers les vociférations du monsieur, il disait en particulier, « vous, levez-vous, vous donnez des mauvais conseils », j’ai imaginé que c’était à ma qualité de juriste.
Est-ce que vous avez été victimes de violence ?
A.L : Non pas de violence physique mais vous enfermez dans une chambre pendant trois jours, 48 heures sans manger, ça relève de violence intolérable dans un Etat de droit.
Sans explications ?
A.L : Non, sans explications, je n’ai pas eu l’occasion de m’expliquer avec ces ravisseurs.
Est-ce qu’il y a des procédures en cours pour séquestration ?
A.L : Bon, mon collègue de l’Habitat et moi, nous avons évoqué cette possibilité, mais bien entendu, nous sommes dans un gouvernement et le gouvernement avisera.
Tout à l’heure en conseil de ministre, c’était quoi les dossiers principaux de votre département ?
A.L : Je suis en charge du Travail, vous savez que le mouvement syndical a joué un rôle très important dans la résistance. Nous avons un message en direction du mouvement syndical, nous avons demandé à nos collaborateurs de prendre contact avec les responsables du mouvement syndical pour que nous puissions nous rencontrer demain.
C’est quel message ?
A.L : C’est d’abord un message de gratitude du gouvernement à l’endroit du mouvement syndical, également nous cordonner avec eux par rapport à un certain nombre de décisions qu’ils ont prises.
(…) Le gouvernement s’est engagé effectivement à travers des discussions âpres avec le mouvement syndical, à remplir un certain nombre d’engagements. Bien entendu, le processus a été interrompu avec ce qui s’est passé, mais je pense que tout est en voie pour que les institutions de la transition reprennent leur marche.
Peut-être certains engagements seront repoussés parce que le calendrier était très serré compte tenu du délai très serré même de la transition, mais je pense que le gouvernement va respecter sa parole et autant que faire se peut, respecter ses engagements bien entendu en tenant compte du contexte qui s’est produit.
Propos retranscrits par Mamady ZANGO (Stagiaire)
Burkina24
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