Tenkodogo : Le Comité citoyen de résistance fait toujours le pied de grue

A l’instar des autres villes du Burkina, celle de Tenkodogo est paralysée depuis le coup d’Etat du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) le 16 septembre dernier.  De façon organisée une structure, qui fait figure de proue, dénommée Comité citoyen de lutte contre le coup d’Etat et pour la défense de la démocratie,  a été mis en place.

Malgré l’accalmie obtenue grâce à l’accord signé entre les éléments du RSP, les habitants de la cité de Zoungrantenga sont toujours débout attendant probablement que tout se décante clairement avant de baisser la garde.

Pas de répit pour les résistants de Tenkodogo ! Comme d’habitude depuis l’avènement du putsch des manifestants se retrouvent chaque matin  à la place de la révolution de Tenkodogo. Ils sont issus du Comité citoyen de lutte contre le coup d’Etat du 16 septembre 2015. Ce comité regroupe les militants des organisations de la société civile, des partis politiques et des syndicats.

Dans ce haut lieu de rassemblement des anti-putschs, les uns et les autres devisent sur l’évolution de la situation. Cela est accompagné par de la musique engagée ou encore des chroniques faisant allusion à la situation du pays de Mamane et des discours du Capitaine Thomas Sankara. Tout ceci en vue de tenir les insurgés en haleine.

Par moment les premiers responsables du Comité donnent à leur base des informations sur l’évolution de la situation.  Le meeting est suspendu à midi pour permettre aux manifestants de regagner leur domicile et mettre de quoi sous la dent. Ils reviennent à 14 heures pour continuer la lutte.

Pour éviter la monotonie de la lutte, le comité citoyen de résistance, dirigé par Adama Traoré, a mis en place des sous-comités dans chaque secteur de la ville. Ses membres sont chargés de sensibiliser les habitants de leur secteur pour qu’ils sortent se joindre à la lutte. Les soirées sont dédiées aux marches dans les différents secteurs de la ville.

Pour faire face aux charges, le comité a mis en place une équipe de collecte de fonds auprès de personnes de bonnes volontés.  Les fonds récoltés chaque jour servent à la location de matériel de sonorisation, à l’achat de l’eau de boisson et à faire de menues dépenses.

Les membres du comité disent attendre la levée du mot d’ordre de grève lancé par l’Union d’action syndicale avant de mettre fin à la lutte.

Martin OUEDRAOGO

Correspondant à Tenkodogo