Sita Sangaré : « Nous allons travailler à conduire les dossiers brûlants à bon port »
Le colonel Sita Sangaré, magistrat militaire de première classe, a été nommé directeur de la justice militaire, le 28 septembre 2015. Le nouveau directeur a été installé dans ses fonctions ce 12 octobre 2015. Deux importants dossiers l’attendent : l’affaire Thomas Sankara et le coup d’Etat du 16 septembre 2015. Il donne des éléments de réponses dans cette interview téléphonique accordée à Burkina24 ce 12 octobre 2015 .
Burkina 24 (B24) : Vous venez d’être installé dans vos fonctions. Quels sont les principaux défis qui se posent à vous ?
Sita Sangaré (S.S) : Les principaux défis, essentiellement dans un contexte où beaucoup de justiciables semblent être sceptiques vis-à-vis de l’impartialité et de la crédibilité même de la justice, sont d’abord de travailler à rendre la justice militaire, et partant la justice tout court, beaucoup plus crédible.
Bien entendu, il y a des défis très proches qui se posent à nous, relatifs aux dossiers brûlants de l’heure que nous allons travailler à conduire à bon port et de la façon la plus professionnelle possible.
B24 : Il y a deux grands dossiers qui, actuellement, sont pendants devant la justice militaire, notamment celui du président Thomas Sankara. Peut-on dire que ce dossier va connaître une évolution significative sous votre mandat ?
S.S : Je pense que pour cela, nous vous donnerons rendez-vous incessamment. D’ici la fin de cette semaine. Nous allons convoquer un point de presse et vous aurez des éléments de réponse.
B24 : Demain, mardi 13 octobre, il est prévu en principe que les résultats de l’autopsie des restes du corps de Thomas Sankara soient communiqués aux avocats. Est-ce que ce rendez-vous sera respecté ?
S.S : Oui, je vous confirme que ce rendez-vous sera respecté.
B24 : Des rumeurs ont couru récemment sur le fait qu’une mesure qui avait été prise pour geler les avoirs de certaines personnalités a été levée. Confirmez-vous cette information ?
S.S : Non, il s’agit simplement d’une incompréhension, sinon les avoirs n’ont jamais été dégelés. C’est une mauvaise communication qui a pu laisser croire à cela.
Lorsque le juge d’instruction civil qui avait été saisi du dossier s’est déclaré incompétent, il a transféré tous les éléments de la procédure qui étaient en sa possession au tribunal militaire. Et les juges d’instruction militaire saisis à ce niveau ont confirmé l’ordonnance de gel.
B24 : Allez-vous démissionner de votre poste de président de la Fédération burkinabè de Football ?
S.S : (Rires). Je ne vois vraiment pas le rapport entre les deux. Je pense que j’ai déjà répondu à certains de vos confrères : le poste de président de la fédération nationale de football n’est pas un poste professionnel, ce n’est pas des chômeurs qui sont nommés à ce poste et j’avais déjà des responsabilités avant aujourd’hui.
Je ne pense pas que j’étais en chômage avant d’être président de la fédération ni aujourd’hui, et la question ne se pose pas du tout.
Entretien réalisé par Stella NANA et Abdou ZOURE
Burkina24
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