Opinion – « Alassane Ouattara et Faure Eyadema demeurent les derniers garants de l’ancien syndicat »
Ceci est l’analyse d’un citoyen burkinabè sur la situation nationale et sous-régionale.
Le 15 octobre représente pour les Africains en général et les Burkinabè en particulier une grande date. En ce sens qu’il leur rappelle un président intègre et panafricaniste qui est Thomas Isidore SANKARA. Ironie du sort, le 15 octobre 2015 est un jeudi alors que le 15 octobre 1987 était aussi un jeudi. Est-ce un hasard ou le résultat d’une loi naturelle méconnue des humains? Si les Argentins idolâtrent Diego Maradona, avons-nous tué notre prophète ou notre messie SANKARA le 15 octobre?
Cette année, la date anniversaire attire particulièrement l’attention de tous parce qu’elle coïncide avec la période au cours de laquelle le système COMPAORÉ est déboulonné. En effet, la plupart des dirigeants de l’ancien parti au pouvoir sont soit en cavale soit en prison pour leur participation présumée au dernier coup d’État.
D’ailleurs, le parti est sans président car le dernier, Eddie Komboïgo, serait en fuite aux États-Unis. A cela s’ajoutent le manque de candidat à la présidentielle, la suspension de certains candidats aux législatives, un gel des avoirs du parti. On peut bien affirmer qu’une catastrophe naturelle s’est abattue sur le ‘’BIG’’ CDP justifiée sans doute par l’arrogance et l’entêtement de ses premiers responsables en attendant sa dissolution. Laquelle dissolution est impérative.
Par ailleurs, au niveau sous régional, c’est un autre système vieux des indépendances qui est en perte de vitesse. En effet, les présidents Houphouët Boigny et Gnassingbé Eyadema premiers parrain de la France-Afrique en Afrique de l’Ouest ont facilité l’ascension au pouvoir de Blaise Compaoré au grand bénéfice de la France.
A la mort des vieux parrains, l’héritier légitime était donc Blaise Compaoré qui devait avoir pour mission d’assurer la pérennité de la tradition : faciliter ou maintenir au pouvoir la personne qui pourra être manipulée facilement pour faire main basse sur les richesses. Faure Eyadema au Togo en est une belle illustration.
Nous pouvons nous rappeler des élections (après le décès de son père) au cours desquelles des médias nous avaient présenté des militaires partir en fuite avec des urnes. Cela n’a pas empêché son élection puisse qu’une médiation conduite par son parrain Blaise Compaoré avait vite calmé les ardeurs des différents acteurs.
Mieux encore, Théophile Kouamouo dans son article paru le 11 avril 2011 sur le site internet de Jeune Afrique écrivait : ‘’Au Togo, les francs-maçons ne sont pas parvenus à organiser, en 1993, au siège du Grand Orient de France, une rencontre entre Gnassingbé Eyadéma et ses principaux adversaires politiques. Mais nul n’imagine qu’ils sont restés inactifs dans la mise en place du consensus qui a accouché des accords de Ouagadougou, lesquels ont rendu possible la dernière présidentielle, remportée par Faure Gnassingbé’’.
Un autre exemple est la rébellion ivoirienne qui ne nécessite point de commentaire. En plus, certains pensent que l’assassinat du président nigérien Ibrahim Baré MAINASSARA en 1999 a été effectué avec la complicité des chefs d’État de la sous-région dont Blaise Compaoré. Nous ne pouvons passer sous silence l’élection de Alpha Condé en 2010. En effet, ce dernier était arrivé avec 18 % des voix au premier tour alors que Cellou Dalein Diallo quant à lui avait obtenu 43 % des voix toujours au premier tour. Alpha Condé avait-il bénéficié du soutien de son Ami et parrain Blaise Compaoré. Plusieurs pensent que oui. Nous savons bien que le parrain, après avoir mis le feu se transformait en sapeur-pompier, en bon médiateur. C’est pour cette raison que le président malien Ibrahim Boubakar Keita a refusé sa médiation et s’est tourné vers celle algérienne.
Aujourd’hui, l’ancien modèle mis en place par Houphouët Boigny et ses amis cherche ses repères (après que le parrain ait pris la poudre d’escampette le 31 octobre 2014 pour se réfugier en Côte d’Ivoire). Cela, parce que le Niger a un président élu qui n’a pas eu le pouvoir grâce au modèle traditionnel. Il en est de même pour le Mali.
Ces deux (2) présidents semblent donc ne pas faire partie de l’ancien syndicat. Le Ghana quant à lui s’est démarqué depuis des années après le passage au pouvoir de Jerry John Rawlings. L’alternance apaisée et transparente dont fait preuve ce pays est enviable. Pour ce qui est du Nigeria, la lutte contre la corruption est le leitmotiv de son nouveau président. Par conséquent, la défense des intérêts nationaux et sous régionaux doit être une question primordiale pour Muhammadu Muhari afin d’assurer la suprématie de son pays au plan continental et garder son titre de première économie d’Afrique.
En tout état de cause, Alassane Dramane Ouattara et Faure Eyadema demeurent les derniers garants de l’ancien syndicat. Le dernier sommet extraordinaire d’Abuja sur la crise burkinabè nous a démontré que ces derniers, même avec le soutien de Boni Yayi et Macky Sall, avaient moins d’influence au sein de la CEDEAO pour faire pérenniser les vieilles méthodes. Nous pouvons donc affirmer que l’ancien syndicat de Blaise Compaoré s’est beaucoup affaibli et le modèle dont il a hérité est dépassé.
Est-ce un vent nouveau qui souffle sur l’Afrique? Souhaitons le vivement et qu’il souffle pour longtemps pour se diriger vers l’Afrique central qui a aussi le Franc des Colonies Françaises d’Afrique (FCFA) comme monnaie. Ce souhait est important car quoi qu’on dise, nous ne devons pas oublier les alliances sataniques entre les francs-maçons, une secte dont fait partie la plupart de nos dirigeants anciens comme nouveaux. Cette secte qui est une véritable pieuvre a ses tentacules dans tous les domaines : politique, économique (pour la passation des grands marchés publics).
Si ses premiers ennemis demeurent ses propres enfants, l’éternelle question est donc : à quand l’Afrique? Gageons donc que ses mauvaises graines qui constituent ses propres fils ennemis en son sein, soient mises de côté, et c’est ce qu’est entrain de faire le vaillant peuple burkinabè.
Lohé Arouna COULIBALY
Citoyen burkinabè
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