Candidats aux élections : « N’oubliez pas les enfants en situation de rue ! »
« N’oubliez pas les enfants en situation de rue ! ». C’est le cri de cœur des membres de la Coalition des intervenants auprès des jeunes et enfants vivant en rue (CIJER). Au cours d’une conférence de presse ce 18 novembre 2015, ils ont adressé un message aux différents candidats aux élections présidentielle et législatives.
La CIJER affirme que les enfants en situation de rue ont beaucoup souffert des évènements des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat du 16 septembre 2015.
« Des enfants ont été battus physiquement, certains ont été blessés par balles et d’autres ont été obligés de fuir les structures d’hébergement du fait de la grève », explique Ousmane Sawadogo, Secrétaire permanent de la Coalition, soulignant les violences à caractère physique qu’une soixantaine d’enfants ont subies. Pour ce qui concerne les traumatismes d’ordre psychologique, la CIJER dénombre au moins un millier d’enfants qui en ont souffert.
La Coalition a mis en place un « plan blanc » qui a permis d’offrir des soins aux blessés (certains ont été passés à tabac lors du couvre-feu parce qu’ils n’avaient pas de toit où s’abriter), des soutiens psychologiques et de réorienter d’autres hors de la ville.
Délaissement. La Coalition constate cependant que leur sort ne semble pas préoccuper outre mesure les dirigeants. C’est ainsi qu’elle a décidé d’inscrire cette problématique dans les préoccupations des prétendants à la gouvernance du Burkina Faso, à travers un message de plaidoyer.
Ce message indique, selon le coordonnateur de la Coalition Marcel Kaboré, que le nombre d’enfants de la rue au Burkina, selon des statistiques datant de 2010, est estimé à 5 721. Ce chiffre a certainement augmenté depuis lors. Les raisons de cette expansion sont liées, selon la CIJER, à l’explosion démographique, à des systèmes d’éducation « inadaptés », à une politique d’urbanisation jugée « déficiente » et à des textes législatifs adoptés en nombre mais qui « ne sont pas appliqués ».
Les 11 organisations membres de la Coalition attirent donc l’attention des candidats aux élections et les invitent à inscrire la résolution de ce phénomène dans leurs priorités.
« En tant que candidats aux prochaines élections, nous vous invitons à démontrer votre engagement à la protection des droits de tous les enfants du Burkina Faso et en particulier de ceux vivant en rue, en faisant des préoccupations des enfants, les plus urgentes qui doivent être traitées en commençant par l’effectivité d’une éducation gratuite, obligatoire et inclusive pour tous les enfants jusqu’à 16 ans», disent-elles dans le message.
Ce plaidoyer sera déposé dans les états-majors des partis politiques. Ousmane Sawadogo se réjouit que certains candidats aient pris l’engagement dans leur programme de faire sortir de la rue un quota donné d’enfants. Mais la pression continuera bien après les élections pour la réalisation des promesses car, dit-il, « ces enfants qui dorment au bord des voies sont aussi des Burkinabè ».
Pour rappel, la CIJER est un réseau thématique intervenant dans le domaine de la prévention et de la protection des enfants et jeunes en situation de rue et regroupe 120 professionnels de l’éducation répartis dans 11 associations. Elle a été créée en 2007 et intervient principalement à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou et Kaya.
Abdou ZOURE
Burkina24
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