Opinion – « Un Faso de la rupture ! »

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Ceci est une analyse d’un citoyen sur les élections au Burkina et leur issue.

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Ayez le malheur d’apporter votre contribution sur les sujets vifs du moment au Faso, et très rapidement on vous taxera ou d’être du MPP ou de l’UPC. Paresse intellectuelle ou activisme mal intentionné ? On a comme l’impression que nous sommes de retour pleinement, à cette époque des Valère Somé et des Etienne Traoré, avec des tracts nuitamment publiés, des dogmes politiques, économiques et sociologiques récités comme des perroquets, des démonstrations mathématiques qui ne reposent sur rien d’autre que la conviction de l’individu qui énonce le théorème. Deux exemples que j’ai lus récemment :

  1. CDP = Faso Autrement = UPC è Voter MPP pour sauver la révolution du 30 Octobre 2014 !
  2. Sous l’égide de Z. Diabré en tant Ministre de l’économie, le Faso est passé meilleur élève (de la banque mondiale) sous régionale, voire africain ou mondiale è Voter UPC ils sont compétents !

Dépassons un moment les personnes, les clans, et parlons de la substance. La substance dont je veux parler, c’est l’enjeu des élections du 29 novembre. Mon avis personnel, et cela n’engage que moi, est celui-ci :

La révolution d’Octobre 2014 prendra fin à l’élection, ou alors elle ne fera que commencer !

Moi, je suis révolutionnaire ! Je veux continuer la révolution après le 29 novembre. Pourtant, la révolution ne sera poursuivie que si le 29 Novembre il y a :

  • De la Rupture
  • Du savoir oser
  • Du pragmatisme et de l’originalité

Rompre avec quoi ?

Avec quoi voudrais-je rompre ? Je ne peux pas vous donner une réponse succincte à cette question ! Entaillons donc ensemble mon propos. Mais avant, posons-nous la question suivante :

Qu’est-ce que la politique ? Est-ce l’art de tromper ? De la duplicité ? Est-ce la franchise ? La probité ? Est-ce l’art de gouverner ? De gérer ? Autant de questions auxquelles j’essaierai de répondre tout au fil de mon propos.

Rompre avec l’échec

Ce qui rend les élections différentes en Afrique, c’est leur enjeu ! Dans les pays développés, on va élire un président/premier ministre d’abord pour maintenir le statu quo, c’est-à-dire, la richesse, le développement ! De temps en temps, on procède à une légère redistribution pour réduire la fracture sociale, mais on n’ira jamais aussi loin au point de voter l’extrême gauche au pouvoir – en Grèce quand-même, plus par protestation que par conviction, mais de toute façon la richesse était perdue déjà –  !

En Afrique, chaque élection est l’opportunité de nous poser la question : Avons-nous avancé depuis la dernière élection ? Plus concrètement, notre classement dans l’indice du développement du PNUD a-t-il changé ? De combien ? Pourquoi ? Au Faso, on est obligé, à ces questions de répondre, qu’après 27 ans passés à développer la paix et la cohésion sociale, nous n’avons pas la paix dans l’estomac, encore moins la cohésion physique de nos corps, tant il est vrai que les palus et les diarrhées mous malmènent !

Il n’est donc pas question de voter pour maintenir le statu quo ! Pour refaire les mêmes choses qui depuis 50 ans n’ont pas marché ! Pour continuer les mêmes choses qui ne marchent pas même quand elles sont bien faites ! Il faut un changement, une rupture ! La révolution doit se poursuivre !

Une petite parabole :

Un homme, une fois rêvait de grandes choses pour son peuple. Il était promis à un grand destin. Le sort avait jeté son dévolu sur lui, et au jeune âge de 27 ans, il dirigeait déjà la plus grande banque de son pays. Depuis, il n’avait jamais été loin du sommet. La nature lui a donné 30 longues années dans les couloirs du pouvoir. Aujourd’hui, dans son pays, à 27 ans, les enfants n’ont pas encore totalement fini l’université, du fait des longues semaines de grèves pendant les années académique. A 27 ans, peu de jeune gens de son pays ont déjà gagné 1 F de leur propre chef ! Ce n’est pas qu’ils sont paresseux ! Du tout ! C’est tout simplement que, après 30 ans d’application et d’expérimentation des idées de cet homme, il faut, même pour être balayeur des rues, connaitre ou son ami le bourgmestre ou connaitre quelqu’un qui le connait !

Le pays de cet homme en a finalement eu marre ! Les gens sont sortis, ils ont tout cassé et ont décidé de tout reconstruire. Cet homme aujourd’hui se pose comme l’homme de la reconstruction, celui qui peut faire renaitre le pays !

Simon se leva, déchira la poche de sa tunique et s’indigna en ces termes : « Comment cet homme peut-il ainsi insulter l’intelligence de son peuple ? N’a-t-il pas honte ? Si pendant 30 ans déjà, il n’a pas pu faire le bonheur de son peuple, que pourrait-il faire en 10 ans ? Cet homme-là ne mérite pas la confiance de son peuple !»

On lui répondit, « Simon, cet homme, c’est ton candidat Rock! Depuis le CNR, l’ODP/MT, le CDP, le MPP et bien d’autre partis et mouvement sociaux, il nous emmerde avec ses doctrines mal apprises ! Nos problèmes sont demeurés les mêmes, Simon !

S’il y a une forte pluie cette nuit, demain matin nous en en appellerons à la solidarité internationale !

Si les pluies de l’hivernage accusent un retard, les américains devront venir nous distribuer du « cathwel » ! Le nombre d’échangeurs à Ouaga n’y pourra rien ! ».

Je veux rompre avec l’échec ! Je veux rompre avec la médiocrité ! L’échec et la médiocrité c’est ce que nous avons fait ces 50 dernières années – moins 4 ans de 83 à 87 – que nous sommes indépendants : nous sommes toujours pauvres, mal éduqués, mal soignés et au chômage !

Rompre avec la complaisance

« L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort » ! Si on vient nous dire dans notre sous-développement, que des choses ont été bien faites et qu’il faille les continuer, ne serait-il pas alors clair que certains ne sont pas prêts à assumer leur révolte ?

Il faut rompre avec la complaisance ! S’il faut sortir un contre-rapport du PNUD pour nous convaincre nous même que nous ‘avançons’, c’est tant pis pour nous même ! Le reste du monde est jugé sur des critères différents, qui ne sont pas les nôtres !

Si on nous chante à coup d’article chèrement payés dans la presse internationale que l’on dispose de réseaux internationaux solides à même de développer notre cher Faso, ne sommes-nous pas en droit de terminer note citation ci haut. ? En effet, elle dit dans la suite : « Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. » Quel réseau a jamais ‘développer’ quel pays ? Dans quel intérêt ?

http://www.legrigriinternational.com/article-blaise-compaore-descendra-t-il-plus-bas-avec-sarkozy-qu-avec-chirac-67156701.html

Oui la photo ! 

On pourrait écrire une thèse entière de sciences politiques à partir de cette photo : « Comment dompter un homme fort en 48 heures pour les Nuls ! » En l’espace de quelques heures de visite à Paris, « l’homme fort » de Ouaga, s’est métamorphosé en un enfants docile, servile même !

En culture ‘européenne’, deux hommes adultes ne se montrent pas en publique, les mains dessus-dessous ! Sauf si ils sont gays ! C’est du machisme certes, mais ainsi va la société ! Voici donc notre homme africain, communément vu par nos cousins européen comme le prototype du machisme par excellence, qui s’affiche devant la presse internationale, main dans la main avec un autre homme ! Il a la main dessous ! Il est soumis ! Il s’écarte (ou s’écartèle) – voyez l’autre main -, prêt à recevoir son maitre : La France-Afrique !

« Si l’on traite ainsi le bois vert, qu’en est-il du bois mort ? » Voici Compaoré ! Regardez bien ! Comment peut-il se rattraper ensuite dans l’estime de ses ‘amis’ et de son entourage ? Comment peut-il leur montrer que c’est lui Blaise leur maitre à eux ? Il doit faire pire que son maitre ! Il doit les traiter d’une façon qui leur fera voir son propre traitement à lui comme préférable, acceptable, digne !

Combien arriviste aurait-il fallu être pour collaborer avec Blaise donc ? Rock, Simon, Salif, Ablassé, Zéphirin … Combien peu intègre ? Combien veul ?

N’est-ce d’ailleurs pas cela même, le problème – sinon la malédiction – de l’intelligentsia – par abus – africaine ? Les ambitions des uns et des autres ne se limitent qu’à leur ventre, leur bas-ventre, leurs vicaires ! En Octobre 1959, à 10 mois de l’indépendance de la Haute-Volta, un homme politique voltaïque faisait cette déclaration à Ouahigouya : « Seuls les fous et les démagogues peuvent revendiquer l’indépendance ! Comment peut-on dans un pays qui ne peut même pas fabriquer une boite d’allumette, oser parler d’indépendance ? » Cet homme, n’est nul autre que le PERE DE L’INDEPENDANCE de la Haute-Volta ! Maurice Yaméogo !

Choquant n’est-ce pas ! Plus choquant encore, ce sont ceux-là qui ont entendu ce discours, mais l’ont tout de même soutenu et supporté jusqu’à en faire le premier président de son pays !

Ils sont toujours là ces lettrés, ces intellectuelles malhonnêtes, malveillants qui crient « PEUPLE » et ne voient que leur ventre, crient « POPULAIRE » et n’entendent que leurs boyaux ! Comment autrement peut-on oser, alors même que le sang des martyrs de la révolution est encore chaud, nous appeler à remettre en selle ceux par qui ils ont été martyrisés ? Ceux-là qui, les trente dernières années nous ont montré leur incompétence, leur mépris, leur mensonges ?

Le peuple n’a-t-il pas bon dos !? On le met en mouvement depuis l’arrière chambre des salons feutrés ou il n’a jamais été ! On construit des hôpitaux pour le peuple, et on affrète, au frais du peuple, des Boeing entiers pour aller ailleurs se faire opérer d’une cataracte ! L’enseignement publique émerge pour peuple, pendant que leurs enfants vont étudier dans le privée ou à l’étranger !

Pourquoi nous le peuple, devront accepter ce Burkina qu’eux construisent mais dont ils n’en veulent pas ?

A la faveur de la révolution, certain pensent que l’heure a enfin sonné pour eux ! Eux qui d’ailleurs n’étaient que des « second couteaux » pour emprunter le terme a Blaise Compaoré ! Oui, toute ces personnes à qui d’autres faisaient de l’ombre au CDP sont enfin aux premières lignes ! Ils sont devant, ils salivent, ils bavent même, ils ne peuvent plus se retenir !

La cloche a sonné le repas de midi ! Ils sont surs d’eux même qu’ils nous clament, avant même d’avoir pris part, qu’ils ont leur assises dans le milieu rural ! Ces villages qui depuis 30 ans sont restes des villages mais qui tout de même continuent de suivre ses gens qui ne leur apportent rien ! Ruse pour préparer les esprits ? On sait qu’ils ont la recette ! Le « touk guili » ! N’est-il pas vrai que nous avons attendu en vain qu’ils nous disent les secrets du « touk guili » ! Pour encore emprunter à l’autre, « Si JAMAIS ! Si JAMAIS ! Ah ! »

Certains osent même parler de « vrai révolution » ! De quelle révolution s’agit-il donc vraiment ? Politique ? Idéologique ? Personnel ? Certainement personnel ! On vire les premiers du CDP et ont prend les seconds pour en faire des premiers tout en les dispersant dans divers partis !

Conclusion :

BURKINA – FASO ! Pays des hommes et des femmes INTEGRES ! INTEGRES ! INTEGRES !

Le premier des Burkinabé doit incarner l’intégrité de notre pays ! Des burkinabè intègres sont tombés pendant la révolution. Des burkinabés intègres sont tombés avant la révolution, pendant que certains étaient aux affaires !

Le sens des responsabilités aurait voulu que des personnes se mettent à la disposition de notre justice pour lui dire ce qu’elles savent des crimes des 30 dernières années ! Ayant fui toute responsabilité, ces mêmes personnes aujourd’hui sont entre le marteau et l’enclume : Si elles nous disent qu’elles ne savent rien de ce qui se passait quand elles étaient aux affaires, nous aurons la preuve de leur incompétence ! Si par contre elles en savent quelque chose, le juge devra prononcer leur inéligibilité, le gel de leurs avoirs et leur mise à la disposition de la justice !

Mes chers concitoyens, nous devons rompre avec les « crocodiles au yeux gluants » qui n’ont que trop duré dans la mare !

N’insultons pas le mémoire de nos martyrs en votant une quelconque immunité pour des gens qui au peuple doivent d’abord la vérité !

Il faut rompre avec l’impunité ! Aucun faire valoir, pas même d’avoir soutenu or organiser la révolution !

Koudraogo Ouedraogo

Email :

Blog : https://burkinafache2015.wordpress.com/

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