Burkina : Le code électoral désormais disponible en langues nationales
Jusqu’ici, le code électoral du Burkina n’était accessible qu’à ceux qui savent lire et écrire dans la langue de Molière. Ce n’est désormais plus le cas. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a reçu ce jeudi 18 février 2016, 6.000 exemplaires dudit code traduits en langues nationales que sont le mooré, le dioula et le fulfuldé. Cela grâce au soutien financier du Canada et celui d’experts du Centre européen d’appui au processus électoral (ECES). La cérémonie officielle de remise des 6.000 exemplaires s’est déroulée au siège de l’institution ce jeudi à Ouagadougou.
Rendre accessible à tous, l’instrument à même de permettre l’ancrage du processus électoral, c’est ce qui a motivé le Canada à financer la traduction du code électoral burkinabè dans les trois langues « les plus parlées » au pays. Ce sont le mooré, le dioula et le fulfuldé à raison de 2 000 exemplaires par langue.
Selon le Dr Issa Diallo de l’équipe des traducteurs, les documents que l’on traduit, tant qu’ils ne sont pas remis en langues nationales, ne servent pas grande chose. Se basant sur une étude de l’OIF, Issa Diallo a affirmé qu’au Burkina, il n’y a que 5 personnes qui comprennent véritablement le français standard. « Et là aussi, dit-il, il leur faut parfois le dictionnaire ».
Ancrer davantage le processus démocratique
« Il (code électoral ndlr) enrichi la participation démocratique car il permet à une frange auparavant en marge de la chose politique de s’y intéresser, de la comprendre un tant soit peu et exprimer ses opinions », note Luc Pincince, chargé d’affaire de l’ambassade du Canada.
De l’avis d’Abdoulaye Kourouma, coordonnateur du projet, la traduction constitue un outil qui servira à la grande majorité de la population, ceux qui ne sont pas alphabétisés en français et qui connaissent au moins le mooré, le dioula et le fulfuldé de dominer le texte principale qui gouverne le processus électoral burkinabè.
« Elle (la mise à disposition ndlr) fait descendre le code électoral, le cadre normatif de référence en matière électorale et de gouvernance, à la portée des trois grands groupes linguistiques dans lesquels se trouvent l’écrasante majorité de notre pays », a déclaré le Président de la CENI, Me Barthélémy Kéré.
L’acquisition par les populations à la base du code électoral constitue pour Barthélémy Kéré une avancée. Et selon lui, elle pourra contribuer à améliorer la qualité de la compétition électorale, à relever le niveau d’implication des populations dans la mise en œuvre du processus électoral et donner un coup de pousse au processus démocratique engagé par le Burkina Faso.
Oui Koueta
Burkina24
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