Promotion des langues maternelles à l’école : Le Burkina sur le bon chemin
Le 21 février de chaque année est célébrée la journée internationale de la langue maternelle. Le thème retenu par l’UNESCO cette année pour cette célébration est « Education de qualité, langue (s) d’enseignement et acquis de l’apprentissage ». Au Burkina, le lancement des activités a eu lieu le 22 février au Lycée Bogodogo.
La langue maternelle désigne la première langue d’un enfant, celle qu’il apprend à la maison des membres plus âgés de sa famille. Le représentant du ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mahama Bonkoungou, conseiller technique du ministre a, dans son discours, fait remarquer « que les enfants apprennent à lire et à écrire plus aisément quand la langue d’enseignement leur est familière ».
Cela améliore, selon lui, non seulement leur compétence dans les autres disciplines, y compris en français mais aussi et surtout leurs rendements scolaires. Dans cette optique, le Burkina a créé en 2013, la Direction du continuum d’éducation multilingue (DCEM) qui est chargée de proposer et de mettre en œuvre les stratégies de développement de l’éducation bilingue et multilingue, d’assurer la promotion des langues nationales et de contribuer à la formation initiale des enseignants à la transcription et la didactique en approche bilingue.
Mahama Bonkoungou rappelle que le Burkina a fait de la lutte contre l’analphabétisme son cheval de bataille et au regard du tableau peu reluisant de la place de la langue maternelle dans les relations de plus en plus marquées par le développement de la technologie et la course effrénée vers les langues de grande communication, « il est urgent, dit-il, de faire face à cette menace sérieuse pour notre culture ».
Le conseiller technique du ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation est formel : « la langue est le support de la culture (…). On ne peut pas se développer à partir de la langue des autres ». Et dans le cadre de la promotion des langues nationales, Mahama Bonkoungou informe que dans la sous-région, le Burkina avance à grand pas « et nous en sommes très fiers », déclare-il.
Mahama Bonkoungou reste confiant quant à l’utilisation des langues nationales. « Avec beaucoup d’abnégation et de la conviction, assure-t-il, nous arriverons à bon port. Parce qu’on ne peut pas rester sur les langues des autres. Ce n’est pas rassurant quant au développement socio-économique du pays. Nous allons nous isoler, avoir un support étranger en permanence et en ce moment, bonne arrivée les dégâts ! ».
Quant à l’officialisation des langues maternelles dans l’enseignement, Mahama Bonkoungou recommande la prudence. Pour lui, il faut du temps pour éviter les dangers d’un échec : « dans le domaine de la formation de l’individu, l’échec n’est pas autorisé ».
Pour la célébration de cette journée, une visite de stands sur les articles et les productions en langues nationales était au programme devant le MENA et une conférence publique a été animée par le Pr Norbert Nikièma sur le thème : « Apprendre dans sa langue maternelle offre les meilleures chances de bénéficier d’une éducation de qualité ».
Yannick SAWADOGO
Burkina 24
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