Grève des magistrats : « Nous allons assurer pleinement nos prérogatives en ce qui concerne les réquisitions » (Réné Bagoro)
Le ministre de la justice, Réné Bagoro était face aux hommes de presse ce mercredi 24 février 2016 pour rebondir sur certaines questions touchant son département à savoir la récente grève des magistrats qui débute ce jour même et qui va jusqu’au 1er mars 2016.
Cette grève des magistrats a pour but d’obtenir du gouvernement, l’application d’un certain nombre de textes relatifs au statut de la magistrature adoptés sous la Transition et à la revalorisation de leur rémunération. Le ministre Bagoro a informé que « ces textes ont été travaillés sous la Transition, mais faute de consensus, ils n’ont pas été adoptés ».
Préoccupation. Bien avant que le gouvernement ne soit installé, lorsque le premier préavis de grève avait été lancé, Réné Bagoro rappelle qu’il a reçu les différents syndicats pour leur demander de sursoir au mot d’ordre de grève, « le temps que le gouvernement puisse s’installer afin d’examiner la situation. Nous n’avons pas pu obtenir cette suspension », a regretté le ministre.
Pour lui, la question de la revalorisation du traitement salarial des magistrats est une préoccupation. Mais le gouvernement a besoin de temps, explique le ministre de la justice.
« Le gouvernement a en charge 18 millions de Burkinabè pour lesquels il faut réfléchir pour leur donner de meilleures conditions de vie. Le gouvernement ne va pas faire de déclarations démagogiques. On ne rejette pas les revendications des magistrats, mais en l’état actuel, nous ne pouvons pas prendre des décisions sans connaitre l’état réel de nos moyens financiers », a avancé Réné Bagoro.
Réquisitions. Au Burkina actuellement, selon les explications du ministre de la justice, seule la loi 45-60 du 25 juillet 1960 portant réglementation générale du droit de grève des fonctionnaires et des agents de l’Etat réglemente l’exercice de droit de grève. C’est sur cette même loi que se sont appuyés les magistrats pour aller en débrayage.
Or cette loi prévoit également des réquisitions en vue de la continuité du service public. Le ministre Bagoro anticipe ainsi les interprétations qui pourraient découler d’une réquisition. « Tout en étant respectueux du droit des magistrats d’aller en grève, nous allons assurer pleinement nos prérogatives en ce qui concerne les réquisitions », a informé le ministre.
Le ministre de la justice n’a pas manqué de tendre une fois de plus la perche du dialogue : « si les syndicats sont prêts aujourd’hui pour la négociation, nous le ferons », a-t-il avancé.
Yannick SAWADOGO
Burkina 24
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