Affaire deals de parcelles : Le son de cloche de la Fondation Zida
L’affaire défraie la chronique depuis plusieurs semaines. D’abord dans les médias, elle est allée jusqu’à attirer l’attention du Conseil des ministres. Il s’agit des parcelles de la SONATUR qui ont été acquises par Mme Zida/Kaboré Stéphanie et la fondation Zida pour le Burkindi, dans des conditions jugées illégales. Le Conseil des ministres a informé que ces derniers ont finalement renoncé à leurs terrains. Burkina24 a tenté de connaître la version des principaux concernés.
L’ancien Premier ministre et « Général Zida n’est mêlé aucunement à l’achat de parcelles de la Fondation Zida pour le Burkindi » ! C’est ce qu’affirme Fousseni Ouédraogo, directeur exécutif de la Fondation Zida pour le Burkindi, que Burkina24 a rencontré. A l’entendre, la parcelle n°00, lot 05, section CD, Zone B5, site A, d’une superficie de 18 993 m2 a été vendue par la SONATUR à la Fondation Zida le 14 décembre 2015, « en tant que personnalité morale » et non à l’ancien Premier ministre Isaac Zida.
En plus, précise-t-il, cette parcelle a été vendue à 16 000 F CFA le m2, soit un total de 303 888 000 F CFA, selon la notification n°2015-0015/DG-SONATUR/DC du 27 janvier 2016 signée du Directeur général de la SONATUR d’alors
Bali Traoré, brandie par Fousseni Ouédraogo. Ces 16 000 F CFA le m2, « c’est le prix plafond qu’on puisse attribuer à un terrain dont la destination est à usage communautaire », assure-t-il.
Le directeur exécutif révèle en effet que le terrain est destiné à accueillir le siège de la fondation, ainsi qu’un institut d’enseignement supérieur.
Enfin, Fousseni Ouédraogo conteste le fait que l’ancien Premier ministre ait renoncé à ladite parcelle. « On donne l’impression que Zida, se sentant coupable, a décidé de renoncer à la parcelle. Mais ce n’est pas le cas », indique-t-il. Et voici ses raisons, appuyées par deux correspondances échangées entre la SONATUR et la Fondation Zida.
La première, qui émane de la SONATUR, date du 22 février 2016. Le Président du conseil d’administration rappelle à la Fondation qu’elle n’est pas à jour de ses paiements.
La somme précisée plus haut devrait être réglée à 50% le 14 décembre 2015 et le reste payable en quatre trimestrialités avec pour échéance le 13 décembre 2016.
Or, à la date du 22 février 2016, la Fondation n’avait réglé que 10% du montant, soit environ 30 millions de F CFA.
C’est en réponse à cette correspondance qu’intervient la deuxième, émanant de la Fondation en date du 4 avril 2016 et ainsi libellée :
« Faisant suite à la correspondance du Président du Conseil d’administration de la SONATUR en date du 22 février 2016 relative au retard de payement constaté, j’ai l’honneur par la présente de vous informer que la Fondation renonce au dit terrain, eu égard aux difficultés à respecter les clauses contractuelles qui nous lient (échéances et montants à verser). Toutefois, la Fondation voudrait demander le remboursement des sommes déjà versées pour l’acquisition du même terrain ».
Et l’épouse Zida ?
Fousséni Ouédraogo affirme qu’il n’y a « aucune illégalité » dans l’attribution de cette parcelle et dit attendre avec sérénité les conclusions de l’ASCE-LC. Du reste, il se dit prêt à répondre devant la justice s’il le faut.
Qu’en est-il de Rehanata Stéphanie Kaboré, épouse Zida ? Fousséni Ouédraogo dit ne pas pouvoir répondre à la place de cette dernière. Néanmoins, Burkina24 a pu entrer en possession (à travers une autre source) de sa lettre de « renonciation » à la parcelle 03, lot 05, section 280 (H) de la zone A7 de Ouaga 2000 d’une superficie de 7 848 m2.
Datée du 1er avril 2016, cette correspondance adressée au Directeur général de la SONATUR, qui renonce en effet à la parcelle, dénonce cependant «une remise en cause unilatérale» du contrat en date du 16 septembre 2015 qui liait dame Kaboré à la SONATUR.
Ce premier contrat autorisait la contractante à payer la parcelle à 8 000 F CFA le m2. La correspondance du 26 février 2016, rédigée par le DG de la SONATUR, après que l’affaire ait éclaté au grand jour, demandait à l’attributaire de payer 40 000 F CFA le m2. De nouveaux termes contractuels, décidés « unilatéralement », qui vont « au-delà de mes capacités financières », a signifié Madame Zida à la SONATUR, emportant la rupture des liens contractuels.
Selon une source proche de l’intéressée que Burkina24 a jointe, il s’agit d’une « entente contractuelle » et le prix de 8000 F CFA le m2 est le fruit de négociations, comme il est de coutume en matière contractuelle. Du reste, ladite source affirme que s’il devait y avoir une action en justice, ce serait plutôt le droit de Stéphanie Kaboré.
Somme toute, du côté de l’entourage du Premier ministre Isaac Zida, l’on rejette en bloc toutes les accusations actuellement portées. L’évolution du dossier, notamment avec les conclusions de l’ASCE-LC, devrait permettre de situer tout le monde.
Abdou ZOURE
Burkina24
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