Libérations d’anciens maires : « L’enfermement, c’est l’exception », selon Me Halidou Ouédraogo
D’anciens maires incarcérés pour malversations présumées, des journalistes interpellés pour présumée complicité dans le putsch du 16 septembre 2015 bénéficient depuis quelques semaines de liberté provisoire. Me Halidou Ouédraogo, avocat à la cour et ancien magistrat, explique.
Dans une interview publiée sur sa page Facebook, Me Halidou Ouédraogo fait comprendre que l’enfermement en matière de justice est une mesure extrême.
VIDEO – Me Halidou Ouédraogo explique
Burkina24
Il commence par préciser que «la justice est différente de la politique». Ensuite, il rappelle le principe fondamental en matière de procédure pénale. « N’oublions pas que l’enfermement, c’est l’exception, et la libération, le principe », dit-il.
Puis, il s’étend :
« Une fois que le dossier est avancé, prêt à être jugé, s’il n’y a plus grand-chose à dire, il faut procéder à la prise d’actes, susceptibles de permettre à tout le monde de répondre correctement devant la justice. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire ces libérations conditionnelles et ces déblocages de fonds ».
Au lieu de l’offusquer, comme le manifeste une partie de l’opinion nationale, Me Halidou Ouédraogo trouve des points positifs à ces mises en liberté provisoire. D’abord, c’est une leçon pour tous les justiciables : « Cela veut dire que si on se prête au jeu de la justice, on sort toujours gagnant. Il ne sert à rien de jouer avec la justice, de faire des entourloupettes », dit-il.
Ensuite, cela lui donne de l’espoir quant à l’évolution du troisième pouvoir au Burkina, notamment en ce qui concerne son indépendance. « Cela montre que la justice marche et que les mesures prises dans le cadre de cette institution sont en train de produire leurs effets », analyse-t-il. L’une des principales mesures est la déconnexion du pouvoir judiciaire du pouvoir exécutif, notamment à travers le fait que le Conseil supérieur de la magistrature n’est plus présidé par le Président du Faso.
Salia Sanou accueilli en héros
Pour le reste, revenant aux libérations provisoires, qui donnent souvent lieu à des réjouissances, notamment le cas de l’ancien maire Salia Sanou qui a été accueilli en grandes pompes à Bobo-Dioulasso, Me Halidou Ouédraogo aurait préféré une plus grande réserve.
« Il ne se rend pas service lui-même (Salia Sanou, ndlr), dit-il. On l’a libéré provisoirement, en attendant son jugement. Il n’a pas bénéficié d’un non-lieu ».
Synthèse Abdou ZOURE
Burkina24
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