Audit de la Transition : Le proverbe de la perdrix
L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a livré les résultats de l’audit de la Transition. Des irrégularités ont émaillé la gestion financière sous la gouvernance du régime transitaire.
Le verdict de l’ASCE-LC n’est pas si étonnant. Les Burkinabè s’y attendaient un peu. Michel Kafando et Cheriff Sy, Isaac Zida (dans une moindre mesure) ne s’attendaient certainement pas à avoir la direction de la destinée de 18 millions de Burkinabè en 2015. De plus, le gouvernement qui a été mis en place avait une feuille de route pour le moins confuse, le seul point clair étant qu’il devrait organiser des élections transparentes. Des erreurs de débutants ne peuvent donc qu’être commises.
Cela dit, il faudra être néanmoins nuancé. L’erreur de débutant est quelque peu soumise à des circonstances atténuantes. L’inexistence de texte encadrant la gestion du carburant pourrait donc expliquer et excuser (tant que possible) l’opacité qui l’a entourée.
Le recours « abusif » aux procédures exceptionnelles pourrait également s’excuser par l’espérance de vie courte du gouvernement et le temps restreint qui lui a été accordé.
Toutefois, le débutant peut profiter des inexistants, des failles et du chrono pour commettre lesdites erreurs. A ce moment-là, il n’est plus excusable et doit subir la rigueur de la loi.
L’ASCE-LC a parlé de « risques de corruption ». Jusqu’à quel taux faut-il évaluer ces risques ? Sont-ils si élevés qu’il faut s’attendre à l’effectivité de la corruption ? Il faudrait que la symphonie s’achève à ce niveau. Ensuite, des dépenses n’ont pas été justifiées convenablement ou ne l’ont pas été du tout.
La rectification du tort appartient au supérieur hiérarchique des personnes qui avaient la responsabilité de ces dépenses. L’ASCE-LC peut également se déporter devant la justice si une dépense injustifiée dépasse le million de F CFA. Ces beaux écrits seront-ils retranscrits dans la réalité ? On attend de voir.
Image de la Transition
D’une manière générale, la réputation du gouvernement de la Transition est quelque peu ternie. Les grands discours flanqués de slogans à vocation historique, du genre « plus rien ne sera comme avant », ne se sont pas complètement appliqués aux actes. Ce qui est fort dommage. Mais les intéressés pourront certainement prendre la parole en temps opportun pour s’expliquer.
En attendant, les dirigeants du moment doivent prendre leçon sur les faits actuels et, de façon générale, sur ce qui est arrivé aux différents régimes depuis l’indépendance du Burkina. Il est à espérer que le bilan ne sera pas aussi mitigé lorsqu’un audit sera lancé sur la gestion du gouvernement de Roch Kaboré en 2020 ou en 2025 (c’est selon). Car, comme le dit l’adage, la perdrix doit acquérir de l’expérience en voyant plumer la poule. Le cas échéant, elle finira aussi à la casserole !
La Rédaction
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