Philipe Ouédraogo sur Dédougou : « La violence est source de désordre »

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Philippe Ouédraogo, président du PDS/Mètba, parti membre de la majorité présidentielle, interrogé ce 4 mai 2016, a réagi sur des questions d’actualité, notamment sur la situation à Dédougou et le bilan des 100 premiers jours de gouvernance du Président Roch Marc Christian Kaboré.

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Burkina 24 (B24) : Quelle est votre lecture sur la situation à Dédougou ?

Philippe Ouédraogo (P.O) : Pour les informations que j’ai,  qui sont certainement partielles et   incomplètes, on peut considérer que c’est regrettable, inacceptable même qu’un  prévenu ait perdu la vie en étant sous la responsabilité de la gendarmerie.

Il est légitime que les populations, qui ont d’ailleurs sur l’individu une autre opinion que celle  de la gendarmerie pouvait avoir, réagisse. Néanmoins, ce que je dis aussi c’est que si la population doit avoir le droit de s’exprimer, de donner son opinion sur la situation et même de manifester  éventuellement son désaccord avec la situation, elles ne doivent pas recourir à la violence.

La violence est source de désordre. Elle empêche que finalement des situations soient traitées de manière sereine et par conséquent, il faut que la population comprenne que là aussi il doit y avoir une limite à leur comportement.

 Il ne faut pas se rendre justice soi-même en commençant par brûler les locaux d’une institution dont on a besoin en situation ordinaire. Tous les membres ne sont pas forcément fautifs.

B24 : D’une façon générale, depuis un certain temps, on constate que les populations se prennent aux forces de l’ordre pour une question ou pour une autre. Quelle est la réponse globale qu’il faut donner à cet incivisme, disons ce manque de confiance qu’il y a entre les populations et les forces de l’ordre ?

P.O : On ne peut pas généraliser et considérer que c’est une situation générale cette défiance des populations à l’égard des forces de l’ordre. Mais effectivement, il y a des cas où ça se manifeste. Evidemment, ce sont les cas où  cette défiance se manifeste de façon violente que l’on retient.

Je pense que la solution c’est que  les populations sachent que de façon permanente elles peuvent faire valoir leur droit en s’adressant à la justice. Deuxièmement il faut que les forces de défense et de sécurité soient formées de manière suffisante et disposent éventuellement des outils de travail qui lui permettent de traiter les cas dont elles sont saisies sans nécessairement recourir à la violence, à la torture en respectant les droits de l’homme en permanence.

Il faut qu’elles sachent qu’aussi bien les populations ou les individus ont droit à ce qu’on respecte leur dignité et qu’elles aussi  doivent y concourir. Et  qu’elles aussi, si  les membres des forces de l’ordre ne sont pas coupables, la justice  le dira aussi en leur faveur.

B24 : On est à quatre mois presque de gouvernance du président Roch Kaboré. Quel bilan tirez-vous de ces quatre mois ? Est-ce que vous avez l’impression que le gouvernement Kaba Thiéba répond aux aspirations des Burkinabè ?

P.O : Je ne suis pas dans le gouvernement mais je note que le travail qui est fait par ce gouvernement, à la suite des exposés faits par le président du Faso lui-même et rapportés par la presse. Je pense que pour les premiers mois d’un gouvernement, des mesures fortes ont été prises et montrent l’orientation  sociale de la politique de ce gouvernement. Elles montrent également que les promesses du candidat vont être tenues.

Je pense que les grands domaines dans lesquels déjà l’action a été sensible permettent de penser que le travail ultérieur suivra les sillons qui ont été tracés.

B24 : Vous ne pensez pas que c’est un peu lent ?

P.O : Je ne suis pas aux commandes donc je ne connais pas les difficultés éventuelles qui ont surgi et qui expliquent éventuellement. Je pense que comme disent beaucoup, peut-être qu’il y a un problème de communication.

Si on ne donne pas l’information à tout bout de champ, il y en a qui ont l’impression qu’elle n’existe pas. En fait,  les réalités existent mais on ne les suit pas forcement parce que  la communication n’est pas celle que les gens auraient souhaitée.

Propos recueillis par Abdou ZOURE et Mariam OUEDRAOGO (Stagiaire)

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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