Des professeurs de topographie écrivent au ministre de la Fonction publique
Ceci est une lettre ouverte de professeurs de topographie parvenue à notre rédaction et qui est adressée au ministre de la Fonction publique. Son contenu concerne les conditions de recrutement des professeurs en génie civil.
Monsieur le Ministre,
C’est avec une fierté légitime que nous avons accueilli la bonne nouvelle du recrutement d’environ une centaine de professeurs tous niveaux confondus en Génie civil option Topographie.
Cette initiative rentre en adéquation avec le programme du Président du Faso qui compte mettre l’accent sur la formation professionnelle, véritable levier de développement et de résorption du chômage des diplômés.
C’est pourquoi, nous louons cette initiative car aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de former des diplômés mais d’adapter la formation aux besoins du marché, donc d’adapter l’offre à la demande.
Cependant, pour un enseignement de qualité, il faut avoir des formateurs de qualité. Pour ce faire, le respect des critères de recrutement à l’occasion de la réception des dossiers de candidature s’impose. Mais nous avons assisté au non-respect des spécialités dans la réception des dossiers en 2013. Et ce, à deux niveaux :
- Le respect du profil : le Génie Civil étant un domaine vaste, mais il s’agissait bien ici du recrutement d’enseignants détenteurs d’un diplôme en Génie civil option Topographie. Il n’a pas été tenu compte de cette option dans la réception des dossiers. Subséquemment, lors de nos formations à l’ENS/UK, nous nous sommes retrouvés avec des collègues de profil génie civil option Bâtiments et construction. Cette erreur, nous l’imputons à la cellule de réception des dossiers du ministère de la fonction publique. Dans le sens du rétablissement de la normalité à ce niveau, nous proposons d’associer un spécialiste en topographie dans la cellule de validation des dossiers.
- Les épreuves : les épreuves ne sont pas à la hauteur du niveau du recrutement. C’est pourquoi nous proposons d’associer l’ordre des géomètres-experts du Burkina (OGEB) ou des spécialistes en topographie (qui ne manquent pas dans l’administration) au choix des sujets.
En conséquence, beaucoup de nos collègues (de profil génie civil option autre que topographie) peinent dans l’exercice de leurs fonctions. Par exemple, la plupart n’arrive pas à mettre un instrument topographique en station. Or, cela constitue une opération élémentaire en topographie.
Quels résultats peuvent-ils être attendus dans un tel contexte ? En tout cas, ce sont des géomètres-topographes mal formés, donc incompétents, qui seront mis sur le marché de l’emploi. Sans doute que la qualité des infrastructures sur lesquelles ils interviendront en pâtira.
Pour rectifier le tir, nous estimons qu’il est impératif que l’État à travers votre département, revoie les critères de recrutements. La qualité de la formation, et donc compétence du personnel géomètre-topographe, part de là.
Telle est, Monsieur le Ministre, l’expression de notre interpellation sur la nécessité qu’il y a à respecter scrupuleusement les options dans la réception des dossiers des candidats postulant au recrutement des personnels pour l’exercice de la profession de géomètre-topographe dans notre pays.
Ouagadougou, le 23 mai 2016
Professeurs certifiés des Lycées et collèges
Spécialité TOPOGRAPHIE
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