Evolution de l’affaire Guillaume Soro : « Un scandale judiciaire » (Hervé Ouattara)
En lieu et place du mandat d’arrêt, la justice militaire burkinabè a annoncé le lundi 6 juin 2016, l’option d’une nouvelle procédure, celle de la dénonciation dans le cadre de la poursuite judiciaire à l’encontre du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, cité dans le dossier du coup d’Etat de septembre 2015 au Burkina. Ce mardi 7 juin 2016, Burkina24 a joint des leaders de la société civile qui donnent leur appréciation de la nouvelle formule de poursuite.
Le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal militaire de Ouagadougou, Alioun Zanré a informé le lundi 6 juin 2016 lors d’une conférence de presse que le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro ne sera pas relancé. En remplacement, il a annoncé l’option de la procédure de dénonciation.
A cette nouvelle forme de poursuite, Hervé Ouattara, président du Citoyen africain pour la renaissance (CAR) estime que « c’est un scandale judicaire (…) De toutes les façons, dit-il, si on n’a pas pu mettre la main sur Guillaume Soro ailleurs, ce n’est pas en Côte d’ivoire que cela se fera ». Cette décision semble ne pas ébahir Hervé Ouattara, et c’est le cas aussi de Pascal Zaïda du Cadre d’expression démocratique (CED).
Explication de la procédure de dénonciation
Burkina24
Selon ce dernier, cette évolution dans l’affaire Soro « ne surprend pas ». « Dès le début, explique Pascal Zaïda, nous avons attiré les attentions des uns et des autres sur la nécessité de garder les liens séculaires entre les deux peuples. Aujourd’hui, le droit a été dit et c’est le peuple burkinabè qui gagne », se réjouit-il.
A la question de savoir s’il estime le Burkina en position de faiblesse pour juger Guillaume Soro, Pascal Zaïda répond que « si la France n’a pas pu arrêter Guillaume Soro, ce n’est pas le Burkina Faso qui va le faire » et de poursuivre, « quel est l’intérêt de provoquer Guillaume Soro, tout en sachant que la Côte d’ivoire ne va jamais livrer Guillaume Soro ? ».
Tout comme Hervé Ouattara du CAR qui estime qu’ « une fois de plus, on vient de se moquer du peuple burkinabè » dans cette affaire, Désiré Guinko du Cadre de concertation nationale des Organisations de la société civile (CCNOSC) reste également sceptique sur l’aboutissement de la procédure enclenchée par la justice militaire.
« Il est difficile à un père de juger son enfant quel que soit ce que vous allez présenter comme élément de preuve », explique-t-il en faisant cas de la relation entre le président ivoirien Alassane Ouattara et Guillaume Soro. « Il est la 2e personnalité du pays et quelles que soit les preuves que nous allons présenter, c’est sûr qu’il n’y aura pas de suite », regrette Désiré Guinko.
Ne comptant pas rester les bras croisés, Hervé Ouattara, président du CAR, sans dévoiler ses projets, prévient que «quelque chose se fera bientôt ».
Synthèse de Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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