« Baabou roi » : L’autre visage des Chefs d’Etat africains
« Baabou roi », texte de l’écrivain nigérian Wolé Soyinka, mis en scène par Aristide Tarnagda, est la production majeure du carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO). La grande première de cette pièce a eu lieu ce jeudi 16 juin 2016 et reste au programme au CITO jusqu’au 17 juillet 2016.
La scène se passe à Gouatouma, pays fictif déchiré par une série de violents coups d’Etat sur fond d’intérêts pétroliers, des pillages et magouilles économiques diverses. Le chef d’Etat-major Basha Bash, manipulé par son ambitieuse et perfide épouse Maariya, renverse le général Potiprout qu’il avait auparavant aidé à prendre le pouvoir. Il devient alors chef d’Etat, puis se proclame roi. Pour s’assimiler au peuple et avoir sa caution, il clame qu’il est un roi qui ne possède rien d’où l’appellation « baabou » en langue yoruba.
Extrait
Burkina24
Aristide Tarnagda, comédien et metteur en scène, dit être saisi par l’histoire et la langue du texte de Wolé Soyinka et a ressenti le besoin de le partager d’abord avec ses compagnons Lamine Diarra, Safourata Kaboré et Vincent kaboré, tous des artistes comédiens.
Le côté populaire et le côté collant à l’actualité de notre pays, l’a convaincu de le montrer au public. Cependant, dit-il, «quand j’avais eu le désir de monter la pièce, Blaise Compaoré était encore là. Mais les politiciens nous ont rattrapés et tant mieux ».
La pièce voit néanmoins le jour avec un autre objectif, celui de faire réfléchir et comprendre les rouages politiques.
«C’est une invite à réfléchir, comprendre les rouages du pouvoir, comment on se fait manipuler, comment on est utilisé pour d’autres fins que les fins énoncées précédemment. C’est juste pour créer cette communauté de réflexion autour de la question humaine ».
Pour lui «Baabou roi » souligne un grave problème de notre monde moderne. « On ne vit que pour amasser et entasser des voitures, des maisons, des femmes… Cela provoque évidemment des déséquilibres malheureux. Car tout excès nuit et on le voit dans la pièce »,a -t-il expliqué.
La mise en scène donne à voir un beau spectacle avec un décor haut en couleur et des chorégraphies captivantes au point que les deux heures de temps que dure la pièce passent inaperçues. Et ce n’est pas ceux qui ont effectué le déplacement à cette grande première qui diront le contraire en à croire les éclats de rires tout le long du spectacle.
A cet effet, Aristide Tarnagda invite le public à venir voir la pièce et passer un moment agréable tout en découvrant une autre face des personnes à qui nous confions notre destin.
La pièce est en programmation du 16 juin au 17 juillet 2016 au CITO.
Revelyn SOME
Burkina 24
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