Véhicules de l’Etat portés disparus : « Certains ont répondu et d’autres pas »
Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, était l’invité principal du 9e point de presse du gouvernement, ce 4 août 2016 à Ouagadougou. Plusieurs questions d’actualité étaient au centre des débats. Entre autres sujets abordés, l’institution de la contribution foncière sur les propriétés bâties et non-bâties (habitations secondaires), le non-paiement des impôts par les Burkinabè, la cherté de la vie, le sous-endettement du pays, le supposé appel téléphonique entre Blaise Compaoré et Roch Kaboré et la polémique sur les 57 véhicules de l’Etat volés.
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Burkina24
La nouvelle taxe foncière est, selon le Premier ministre, très importante. « Parce qu’elle fait partie de ce qu’on appelle les niches fiscales. Il y a un potentiel de ressources importantes à retirer des taxes foncières. Il y a beaucoup de propriétés bâties, non bâties, qui sont loties et sur lesquelles l’Etat ne perçoit rien. Les personnes qui vivent dans les villages, là où il n’y a pas des lotissements, ne seront pas assujetties à cette taxe. Or, 80% de nos compatriotes vivent en milieu rural. Si c’est une maison à usage d’habitation principale, la personne ne sera pas assujettie.
Maintenant, si c’est un terrain qui est identifié avec un titre foncier, qui n’est pas habité, il sera assujetti. Si c’est une maison également qui a été bâtie mais qui n’est pas habitée mais qui est en location, elle sera assujettie. Voilà un peu le champ d’application de cette loi pour l’instant », a précisé Paul Kaba Thiéba. Grosso modo, en attendant que les décrets d’application et les dispositions pratiques soient précisés, il pense qu’en réalité, la loi touchera moins de 5% des Burkinabè selon les estimations de la Direction générale des impôts.
A l’entendre dire, le Burkina a un taux de redressement fiscal de 14,4%. « C’est l’un des taux de redressement fiscal les plus bas. Cela veut dire que les Burkinabè ne payent pas d’impôts. Nous sommes les derniers dans l’UEMOA en termes de recettes fiscales. La norme de l’UEMOA, c’est au moins 20% », confie le Premier ministre burkinabè.
Il dit vouloir travailler à poser « les bases d’un développement durable ». « Pourquoi ne pas taxer la bière un tant soit peu surtout qu’on n’a même pas atteint la fourchette la plus haute que les dispositions de l’UEMOA nous ont autorisées à faire ? », se demande-t-il avant d’ajouter que « c’est juste des petits rattrapages » et que « tout ça c’est cohérent et équilibré ». Kaba Thiéba note que la conjoncture nationale nécessite des mesures fortes. Il invite donc les Burkinabè à accepter le « sacrifice » en payant les taxes car il ne faudrait pas, selon lui, que le pays attend toujours des financements extérieurs.
« Si c’est nécessaire, on ira emprunter à Londres, à Paris, à Tokyo, à New York. Mais nous avons déjà un marché financier qui est à côté de nous ici. C’est le marché financier régional de l’UEMOA sur lequel nous n’empruntons même pas », informe le Chef du gouvernement. Selon cet « économiste chevronné », le Burkina fait partie « des pays les moins endettés » de l’espace UEMOA.
« Nous allons chercher des financements mais pas pour payer des salaires, pas pour consommer et déséquilibrer l’équilibre financier de notre pays », précise-t-il, mais pour investir dans le PNDES en particulier. Le Burkina, toujours selon le PM, a l’énergie, l’eau et la liaison téléphonique les plus chères de la Sous-Région et a également l’un des plus bas débits d’internet. « Comment pouvons-nous convaincre les investisseurs ? », lance-t-il. Il fait savoir que tout cela contribue à démotiver les investisseurs à venir dans le pays.
Supposé appel téléphonique: « J’étais avec le président »
Sur le supposé appel téléphonique entre Blaise Compaoré et l’actuel président du Faso, Paul Kaba Thiéba « dément formellement » l’information. « J’étais avec le président quasiment à tout moment. Jamais, jamais, je n’ai entendu d’entretien avec qui que ce soit. La délégation ivoirienne était claire.
Nous avons été accueillis de manière très fraternelle. Les entretiens se sont passés vraiment dans un climat très apaisé. Mais, on n’a jamais senti l’absence de quelqu’un ou bien une lourdeur dans les entretiens. Malheureusement dans la presse aussi, certaines personnes lancent souvent des informations comme ça sans les vérifier. D’abord cela ne correspond à aucune réalité et ensuite je ne vois même pas l’intérêt », se défend-il.
Véhicules de l’Etat
En ce qui concerne les 57 véhicules volés, certains ont été retrouvés mais d’autres pas encore. « Nous avons eu vent que certains anciens responsables sont partis avec des véhicules qui appartenaient à l’Etat. Au niveau du Premier ministère ici, nous avons adressé des correspondances aux intéressés lorsqu’on les a localisés. Certains ont répondu et d’autres pas. Il y a quelques-uns qui sont venus rendre les véhicules qui appartiennent à l’Etat et ces véhicules sont sur le parking ici. Malheureusement, on n’a pas pu récupérer tous les véhicules », explique-t-il.
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Noufou KINDO
Burkina 24
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