Conférence des insurgés : « Nous ne sommes pas dans le domaine de définition» (Achille Tapsoba)
Au nombre des points à l’ordre du jour de la conférence de presse du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ce jeudi 8 septembre 2016, des informations sur la tenue du prochain congrès extraordinaire censé réorganiser les instances du parti. Celui-ci se tiendra le 24 septembre 2016. Autre point, il s’est agi pour le CDP de réagir sur des questions touchant l’actualité du pays.
Le Gouvernement de Roch Kaboré a atteint 9 mois de vie et cela a suscité des diagnostics çà et là de la part d’opposants politiques et de partis ou personnalités proches de la majorité.
Ce jeudi 8 septembre 2016, en donnant son jugement, Achille Tapsoba président par intérim du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) tire la conclusion selon laquelle le « pouvoir du MPP et le président Roch Kaboré n’arrivent pas à proposer des solutions » aux problèmes que vivent les Burkinabè.
« Jadis respecté et consulté, poursuit Achille Taposba, notre pays connait aujourd’hui un recul de son rayonnement international ». Cet état de fait, selon le CDP, a induit la bouderie du pays par le circuit financier international « pour sa mal gouvernance ».
« …dans le domaine de définition des insurgés »
Revenant sur la conférence des insurgés voulue par la Coalition Zeph 2015, Achille Tapsoba note que son parti n’a pas été associé à l’initiative. D’ailleurs, poursuit-il, « mathématiquement, nous ne sommes pas dans le domaine de définition des insurgés ».
Et il s’explique : « dans l’analyse des évènements des 30 et 31 octobre 2014, il y a d’un côté les insurgés et d’un autre, les victimes des actes des insurgés. Le CDP sait de quel côté se placer ».
Programme national de développement économique et social (PNDES) : « Il reste un os »
« Honnêtement, nous ne faisons pas la lecture des intentions. Notre rôle n’est pas de critiquer les intentions et comme on le dit souvent, les meilleures intentions sont dans les cimetières. Ce qui nous intéresse, c’est la réalité.
Il y a un plan qui ne vaut que ce qu’il vaut et qui peut être un plan de développement, je n’en disconviens pas. Parce que le plan a été conçu par des techniciens avertis. Ce sont les mêmes qui ont fait la SCADD. L’Etat est une continuité.
Le plan peut amener au développement du Burkina, mais il reste un os. Après avoir mis en place le plan, il y a de la souffrance, de la pénibilité de la part des responsables politiques à trouver une source de financement. Un plan de développement ne vaut que par la capacité de financer son contenu ».
Achille Tapsoba, le 8 septembre 2016
La sortie médiatique du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, interpellant le Gouvernement à plus d’audace, a été commenté par le président par intérim du CDP qui, dans son analyse, dit vouloir s’élever au-delà des considérations de principe de séparation de pouvoir.
« Ce qui nous intéresse, ce n’est pas les propos du président de l’Assemblée nationale envers le président du Faso, c’est le contexte dans lequel cela se passe. Le Gouvernement du MPP est dénoncé par le premier vice-président du MPP comme manquant d’audace et d’initiatives. C’est ce qui nous intéresse. Par conséquent, nous disons que c’est grave et nous demandons aux premiers responsables du MPP de s’assumer au lieu de se cacher derrière la séparation des pouvoirs », explique Achille Tapsoba.
« Nous n’avons pas peur de la justice»
Un autre sujet abordé est celui relatif aux convocations des membres du dernier Gouvernement de Blaise Compaoré pour auditions. Sur ce point, Achille Taposba se veut républicain : « Tout citoyen burkinabè est justiciable. Tout citoyen burkinabè est censé répondre devant la justice » et les cadres du CDP répondront toujours à la justice, a-t-il fait remarquer.
Mais ce que dénonce le CDP, ce n’est pas les interpellations devant la justice, « car, avance Achille Tapsoba, nous sommes à l’aise pour répondre », mais c’est la nature de la justice qui interpelle : « une justice aux ordres, une justice qui a deux vitesses », déclare le président par intérim avant d’affirmer : « Nous n’avons pas peur de la justice ».
De la vie du CDP au sein du Chef de file de l’opposition politique burkinabè (CFOP), il en a été question et le parti s’est prononcé : « Nous sommes en train de faire notre apprentissage dans l’opposition et cet apprentissage va bon train. Notre présence dans l’opposition ne nous dérange pas ».
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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